Le quotidien L'Alsace n'a pas été imprimé ce jeudi. En cause, un mouvement de grève des services techniques entrainant la fermeture du centre d'impression du journal à Mulhouse.
Ce mouvement de grève illimité fait suite à l'annonce hier de la décision de fermer l'imprimerie. Philippe Carli, responsable des journaux du Crédit Mutuel (propriétaire entre autres des quotidiens l'Alsace et Dernières Nouvelles d'Alsace), a en effet confirmé mercredi 6 décembre son intention de fermer le centre d'impression de L'Alsace, avec pour conséquence la suppression de 70 emplois.
Des postes qui concernent les rotativistes, salariés de l'expédition et de la maintenance industrielle. Avec la fermeture de l'imprimerie de l'Alsace, ce sont les dernières rotatives en marche dans le Haut-Rhin qui disparaissent.
Réduire les coûts pour redresser l'entreprise
Cette mesure "doit contribuer au redressement de l'entreprise et s'accompagne d'une stratégie de développement et de modernisation", peut-on lire dans un article publié sur le site du journal, précisant que L'Alsace a perdu 8,3 millions d'euros en 2016.
Après la fermeture de l'imprimerie d'ici l'été prochain, le quotidien sera imprimé sur les rotatives des Dernières Nouvelles d'Alsace. Environ 220 exemplaires seront imprimés quotidiennement. Un regroupement qui permettrait 6 millions d'euros d'économie par an.
Cette fermeture est contestée par la Filpac-CGT qui dénonce une "décision inacceptable". Outre l'impact direct sur 70 emplois, le syndicat s'inquiète de l'uniformisation des contenus de journaux.
"La Filpac-CGT refuse de réduire le journal L'Alsace à une simple marque à coller sur une production commune avec les DNA (Dernières Nouvelles d'Alsace)".
Un contre projet pour sauver emplois et rotatives
Les syndicats ont par ailleurs lancé des propositions alternatives pour tenter de sauver leurs rotatives. Le 20 novembre, un contre-projet a été présenté, préparé avec des salariés, des experts et comptables. L'objectif est de pérenniser l'imprimerie mulhousienne et de sauvegarder les emplois.
De son côté, la direction s'est engagée à ne pas changer le nombre d'éditions du quotidien ni la charte graphique. Elle a également annoncé parallèlement à cette fermeture un plan d'investissement dans le numérique baptisé "digital first". La direction n'envisage pas pour l'instant la suppression de l'édition papier du journal.