Le verdict est tombé. La papeterie de Raon-l'Etape située dans les Vosges (88) a été liquidée mardi 13 février par le tribunal de commerce d'Épinal, quatre mois après son placement en redressement judiciaire. Les 68 salariés qui travaillaient sur le site se retrouvent au chômage.
En 2014, cette entreprise centenaire avait été rachetée par l'italien Cartiera Galliera pour un montant de 100 000 euros. Cartiera Galliera affichait à l'époque son ambition de devenir leader sur le marché de l'emballage alimentaire.
Le site français, spécialisé dans le papier recyclé pour l'emballage alimentaire, devait alimenter le marché de l'Europe de l'Ouest, tandis que Cartiera Galliera devait s'occuper des pays de l'Est.
Mais malgré un carnet de commandes bien rempli, le groupe italien n'a pas réussi durant les années qui ont suivies à redresser les comptes de l'usine française.
Lors de son placement en redressement judiciaire le 17 octobre dernier, la papeterie présentait encore une dette de 4 millions d'euros. Pour pallier au déficit du site et effectuer les réparations nécessaires au bon fonctionnement des machines, il aurait fallu au minimum 1 million d'euros.
Selon Christophe Cossin, délégué de Force ouvrière, cité dans le quotidien Vosges Matin, la direction n'a pas fait "les investissements nécessaires pour assurer la pérennité du site". Il évoque un "gros gâchis".
La papeterie de Raon-l'Etape avait fait l'objet de plusieurs dépôts de bilan au cours des douze dernières années. Avant d'être rachetée par Cartiera Galliera, l'usine appartenait depuis 2010 au groupe américain GreenDustrie. Elle avait déjà été placée en redressement judiciaire en 2013.
En 2016, la papeterie de Raon-l'Etape avait réalisé un chiffre d'affaires de 16,8 millions d'euros.