Au premier semestre 2017, la production française de périodiques a diminué de 2,3 % par rapport au premier semestre de l'année 2016. Ces chiffres sont issus de la dernière lettre économique de l'Idep publiée en janvier.
Difficultés financières et logistiques
Les temps sont durs pour la presse périodique. Les magazines sont très exposés à la concurrence digitale et la baisse des tirages s'accompagne inexorablement d'une diminution des investissements publicitaires, souligne l'Idep dans son rapport annuel "Regards sur les marchés de la communication graphique".
À ces difficultés s'ajoute la hausse du coût postal d'acheminement. Les coûts de distribution par La Poste ont augmenté d'environ 3 % en 2016 et augmenteront dans les mêmes proportions chaque année jusqu'en 2022.
Les coûts ont également augmenté depuis l'interdiction au 1er janvier 2017 des emballages non biodégradables et composables pour l'envoi de la presse. Les blisters biodégradables sont deux fois plus chers et les éditeurs sont à la recherche d'alternatives.
Le papier reste la principale source de revenus
Paradoxalement, si les tirages déclinent, les ventes papier représentent encore la part la plus importante du chiffre d'affaires pour les éditeurs. Le papier continue également à s'imposer comme un support "noble", qui apporte une forte crédibilité aux marques.
Ainsi des pureplayers se lancent dans le papier, comme Mediapart avec La Revue du Crieur qui est vendue à 9 000 exemplaires tous les 4 mois, ou Le Monde et Doctissimo qui ont lancé le magazine Sens & Santé.
Les imprimeurs doivent s'adapter
Le magazine reste très prisé des Français, mais à l'instar d'autres supports comme l'imprimé publicitaire ou le catalogue il devient plus premium, conclut l'Idep.
"Pour les imprimeurs, cela implique de s'adapter à des volumes appelés à baisser mais aussi de poursuivre l'intégration de l'impression/finition/routage, les éditeurs ne pouvant et ne souhaitant plus assumer les ruptures de charges entre les opérateurs industriels."