Intergraf, la fédération européenne de l'imprimerie et de la communication numérique, vient de publier un rapport sur le marché européen du magazine.
Un rapport qui se penche notamment sur les stratégies à adopter pour construire l'avenir de la presse imprimée.
Depuis les débuts du numérique, les tirages de la presse magazine ne cessent de diminuer, à l'instar de l'ensemble de la presse.
Et pourtant, selon James Hewes, président de FIPP — the network for global media, l'heure n'est pas au découragement. La clé du succès réside au contraire dans l'innovation, afin de tirer parti de tous les avantages dont bénéficie le print par rapport aux autres supports, explique-t-il.
Des performances différentes selon les segments
Selon les données collectées par Smithers Pira, l'impression de magazines à travers l'Europe représentait en 2017 une valeur de 8,3 milliards d'euros, soit une baisse de 34,4 % depuis 2012.
Une tendance qui devrait s'accentuer, puisque l'organisme d'étude table sur une baisse supplémentaire de plus de 6 milliards d'euros d'ici 2022.
Cependant, souligne Smithers Pira, des analyses plus approfondies indiquent des performances différentes dans les différents segments du marché. Ainsi, au Royaume-Uni, les magazines modes/célébrité enregistrent une forte baisse tandis que certains titres d'actualité comme The Economist voient leurs tirages augmenter.
La fin du "print only"
Le rapport conclut que si l'impression doit continuer à baisser, sa place restera néanmoins primordiale. L'impression reste aujourd'hui la principale source de revenus pour la plupart des éditeurs de magazines. Gérer le déclin du marché est dès lors la tâche essentielle à la fois des éditeurs et des imprimeurs.
Ce qui a disparu en revanche est ce que le rapport nomme le "print only". Cette époque où seul l'imprimé suffisait. Pour survivre, les éditeurs doivent désormais définir une stratégie afin d'englober tous les nouveaux canaux de communication disponibles et cibler différents publics avec un contenu pertinent.
Le contenu reste roi
Un autre point important découlant du rapport est l'importance de la qualité du contenu.
"Les gens paieront pour le contenu qu'ils apprécient, que ce soit du journalisme, des nouvelles ou des opinions, mais ils s'attendent à ce que ce contenu soit diffusé à travers un nombre croissant de canaux et de plateformes", explique le rapport.
Enfin, "la connaissance et l'intelligence du client sont cruciales". Les données des lecteurs recueillies en ligne par les éditeurs — si elles sont bien utilisées — devraient conduire à de nouvelles améliorations dans la mise en page, le contenu et la conception des produits et des plateformes, souligne le rapport.