Quelles seront les conséquences des mesures de protectionnisme adoptées par le gouvernement américain vis-à-vis des papetiers canadiens ?
L'administration Trump a annoncé mardi 13 mars sa volonté d'imposer des droits antidumping de 22,16 % à l'ensemble des producteurs de papiers journaux canadiens, à l'exception des groupes forestiers Résolu et White Birch.
Les papiers concernés par cette mesure sont les papiers brut non couchés notamment utilisés comme papier d'imprimerie pour les journaux. Cette nouvelle disposition doit être confirmée par le département du Commerce américain en août prochain.
Dans un communiqué, le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ) dénonce "une autre mesure protectionniste injustifiée du gouvernement américain".
Washington a en effet déjà annoncé des droits préliminaires compensateurs oscillants entre 0,65 % et 9,93 % en janvier dernier, à la suite d'une plainte déposée auprès du département du Commerce américain par une seule entreprise, la North Pacific Paper Company (lire l'article Les États-Unis jouent le protectionnisme sur les papiers d'imprimerie).
Quelles conséquences pour les papetiers et les imprimeurs ?
Selon le CIFQ, cette nouvelle mesure aura des répercussions sur l'ensemble de la filière forestière du Québec, mais également sur les 600 000 personnes travaillant dans le secteur de l'impression aux États-Unis.
"Ces droits se traduiront par une augmentation des coûts d'approvisionnement et fragiliseront par conséquent les éditeurs et les imprimeurs qui utilisent ce type de papier", explique Denis Lebel, du CIFQ.
Pourquoi une mesure antidumping ?
On parle de dumping lorsqu'il existe un dommage important causé à la branche de production nationale par une concurrence déloyale venant de l'étranger.
Or depuis son arrivée au pouvoir, Donal Trump exige la renégociation de l'accord nord-américain de libre-échange qui unit les États-Unis, le Canada et le Mexique, estimant qu'il défavorise Washington.
Mais du côté de Québec, "la perte de rentabilité des usines américaines, à l'origine de la plainte, n'est pourtant pas liée à nos pratiques commerciales, mais à la demande et au marché". La ministre de l'Économie Dominique Anglade a promis de répliquer à l'imposition des droits antidumping, allant s'il le faut jusque devant les instances internationales.
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