Le SNE réplique aux allégations de WWF France contre l'édition jeunesse

Pascal Lenoir, président de la commission Environnement et Fabrication du SNE, revient sur chaque point soulevé par l'organisation environnementale.

"Non ce n'est pas la jungle !" répond le Syndicat national de l'édition (SNE). Les conclusions du rapport de WWF intitulé Les livres de la jungle : l'édition Jeunesse française abîme-t-elle les forêts ? qui met à mal les pratiques des éditeurs français de livres jeunesse sont biaisées selon le syndicat.

"Contrairement à ce que peut laisser entendre le titre, WWF France reconnaît qu'aucun d'entre eux n'imprime ses ouvrages sur du papier issu de la déforestation tropicale", répond Pascal Lenoir, président de la commission Environnement et Fabrication du SNE.

Il explique : "Dans le rapport page 84, il est bien dit que le livre pour la jeunesse ne contribue en aucune manière à abîmer les forêts : '(…) les papiers graphiques analysés par cette étude semblent exempts de liens directs avec la déforestation (...)'. Ensuite il est dit que oui, ils peuvent provenir de plantations industrielles faisant suite à une déforestation il y a plus de 30 ans."

WWF France pointe également du doigt quatre manquements aux mentions légales observés sur des  imagiers, des livres pop-up et des livres animés. Or seul une de ces quatre mentions est obligatoire !

WWF France relève que 57 % des titres ne répondent pas à l'obligation légale d'indiquer le nom de l'imprimeur. Là-dessus, Pascal Lenoir admet : "C'est vrai que nous avons des progrès à faire à ce niveau-là et nous progressons dessus tous les jours."

Pour le reste, bien que les mentions ne sont pas obligatoires, le SNE remet les points sur les i.

Alors que WWF affirme que pour plus de 90 % des titres l'incitation au recyclage est absente, l'éditeur retorque : "Dans la loi dans l'arrêt de la responsabilité élargie du producteur, le livre n'est pas considéré comme un déchet. Et dans la pratique française, nous ne jettons pas les livres. Nous les donnons, les revendons... Le livre jeunesse est donné à l'enfant qui vient après, aux amis qui viennent d'avoir un enfant…"

Concernant l'affirmation que pour plus de 90 % des titres, la qualité du papier et des encres est inconnue, le SNE réplique : "Ce sont les mêmes encres utilisées en Europe (il n'y a pas beaucoup de fabricants d'encres)."

Et si les imprimeurs sont dans 63 % des titres, soit inconnus soit sans certification ISO ou FSC, Pascal Lenoir corrige : "Aujourd'hui, nous sommes à 93 % certifiés FSC ou PEFC, mais les éditeurs ne le mentionnent pas systématiquement. Il est exact que nous pouvons encore faire des progrès cependant pour approcher les 100%." 

Et nous soulignons que WWF France ne prend en considération que le label FSC, label dont l'organisation environnementale est partie prenante (le vice-président du label FSC France, Jean Bakouma, est le directeur adjoint Production et consommation durables de WWF France).

"Ensuite, rappelons que la Chine est le seul endroit au monde, où l'on peut faire ces ouvrages-là. Ceux que l'on peut faire en Europe sont faits en Europe." Lire à ce sujet le témoignage d'une éditrice de livres pop up, Les éditions Les Grandes personnes : La Nuit du livre 2017 distingue 10 chaises, un livre pop-up de design.

Et Pascal Lenoir demande : "Vous préférez que vos enfants soient sur des tablettes et des iPhone - dont l'impact environnemental est très loin d'être neutre - plutôt que sur des livres pour enfant ?"


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