La décision de la Chine d'interdire l'entrée sur son territoire de 24 catégories de matières recyclées, principalement du plastique et du papier-carton, est-elle avantageuse pour les papetiers français ?
Oui car cela signifie que davantage de déchets seront disponibles pour être recyclés en France et en Europe, explique l'Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (Copacel). L'augmentation de l'offre de fibres récupérées favorisera le développement industriel.
Jusqu'ici, La Chine était le premier importateur de ce type de déchets : les pays occidentaux y exportaient en moyenne entre 30 et 40 % de leurs papiers et plastiques.
Mieux organiser les chaines de contrôle qualité
Toutefois, si c'est une bonne nouvelle pour l'industrie papetière européenne sur le moyen terme, la Copacel appelle néanmoins à la vigilance sur la possible dégradation de la qualité des produits.
"Cette décision rappelle la nécessiter d'assurer un tri répondant aux besoins de qualité des industriels papetiers assurant le recyclage des déchets, sujet qui devrait être plus fortement pris en compte dans la définition en cours d'une Feuille de Route Économie Circulaire", explique l'organisme.
De nombreux professionnels du secteur estiment que la Chine sera tôt ou tard amenée à revenir sur sa décision. Sans ces matières recyclées, la Chine doit en effet produire plus de plastique neuf produit à partir d'énergie fossile, avec au final un bilan environnemental négatif. Les papetiers chinois doivent également acheter plus de pâte à papier sur le marché international.
Pour Jean-Philippe Carpentier, président de la Fédération des entreprises du recyclage (Federec), la décision de la Chine est donc une opportunité pour l'industrie européenne qui va pouvoir construire de nouvelles usines pour augmenter ses capacités, mais aussi pour "innover et monter en gamme".