Voilà. Sego-IDF est liquidée. L'impayé du Groupe Le Monde, l'incendie volontaire de décembre et le manque de soutien de l'assurance ont eu raison de la bonne activité de l'imprimerie rotative de Taverny dans le Val d'Oise. Les 67 salariés se retrouvent sans emploi. L'avenir du site d'impression de magazines et des machines reste à déterminer.
Dans le jugement rendu par le tribunal de Commerce de Boulogne sur mer, le juge-commissaire a estimé que "l'avenir de la société Sego IDF a été scellé à raison de la lenteur calculée de la compagnie d'assurance et des créanciers du Groupe de presse Le Monde, qui sans contester le montant de la créance due à la société Sego argue de difficultés de trésorerie, malgré la qualité de son actionnariat..."
"La décision du tribunal était malheureusement prévisible", soupire Marc Leroy, directeur général de Sego-IDF.
Il regrette : "L'entreprise s'est arrêtée alors que nous avions la possibilité de poursuivre l'activité, que nos clients nous faisaient confiance, que les salariés étaient là... Elle a été sacrifiée en quelque sorte, pour des intérêts que je suppose financiers.... Mais nous n'allons pas en rester là, nous allons nous battre !"
Il est encore trop tôt pour savoir quelles suites seront données à cette situation. Cet après-midi, ex-salariés, direction et liquidateur judiciaire se réuniront sur le site pour en discuter.
Fondée en 1980, Sego avait été rachetée en janvier 2016 par deux entreprises, Duomad, holding de l'imprimerie Mordacq dirigée par Arnaud Mordacq et HFAG, holding de l'imprimerie Sib dirigée par Marc Leroy. Elle avait été rebaptisée Sego-IDF (IDF pour Île-de-France). 58 salariés sur les 110 avaient conservé leurs emplois.