Scandale en Angleterre depuis les informations révélées par le Sun. Jeudi le quotidien anglais lance que le passeport anglais post-brexit ne sera pas imprimé en 2019 par une entreprise anglaise, mais pour un groupe franco-néerlandais, Gemalto. Le Britannique De La Rue qui produisait le passeport national depuis 2009 n'a pas fait le poids face à Gemalto pour remporter le contrat du nouveau document sécurisé de 490 millions de livres sterling (560 millions d'euros).
Une décision "honteuse"
L'ancienne ministre Priti Patel, membre du Parti conservateur, n'y est pas allée par quatre chemins : au Sun, elle a qualifié cette décision de "honteuse" et de "perverse".
Militante pour la sortie de l'Angleterre de l'Union européenne, elle a ajouté : "Cela aurait dû être un moment de célébration : le retour de notre passeport bleu emblématique rétablie l'identité britannique. Mais mettre le boulot entre les mains des Français est tout simplement incroyable. C'est une humiliation nationale !"
De La Rue n'en restera pas là
Et dans la foulé, l'imprimeur et fabricant britannique de papier publie un communiqué confirmant cette information : "De La rue prend acte de la décision de Her Majesty's Passport Office (HMPO) de ne pas attribuer à De La Rue le contrat de conception et de production du passeport britannique lorsque son contrat actuel expirera en juillet 2019."
Et l'imprimeur de documents sécurisés se dit "déçu du résultat de l'appel d'offres" et il prévient : il "examinera maintenant ses options, y compris un appel."
Une économie de 120 millions de livres sterling
Bien que Gemalto n'a pas encore officiellement été désignée comme l'entreprise remportant l'appel d'offres, un porte-parole ministère de l'Intérieur a souligné dans les médias que l'offre de Gemalto permettrait d'économiser 120 millions de livres sterling (137 millions d'euros) sur la durée du contrat (10 ans) et la création de 70 emplois en Angleterre.
Une pétition en ligne
De La Rue est soutenue par les syndicats. Unite the union, le plus grand syndicat de travailleurs de Grande-Bretagne, le syndicat GMB ainsi que le tabloïd Daily Mirror ont lancé en ligne une pétition à l'adresse Theresa May, la Première ministre, afin de faire revenir la fabrication du passeport en Angleterre et "soutenir les entreprises britanniques et les travailleurs britanniques". En 24 heures, elle a rassemblé 8837 signatures sur les 9000 qu'elle vise.