L'imprimerie du quotidien La Dépêche de Tahiti, également appelée La Rotative La Dépêche, ferme définitivement ses portes.
Suite à la demande du patron du journal, Dominique Auroy, le tribunal mixte de commerce de Papeete a décidé lundi 26 mars de mettre l'imprimerie en liquidation.
Les douze salariés qui étaient en grève depuis le 22 février vont être licenciés pour raison économique, indique Radio 1 Tahiti. Jean-Michel Vergier, l'avocat de La Dépêche, précise qu'il y aura des tentatives de reclassement.
Les salariés de l'imprimerie avaient initié le mouvement de grève en novembre suite à l'annonce de la direction de vouloir externaliser l'impression du journal et fermer l'imprimerie. Ils avaient obtenu que l'externalisation n'ait pas lieu tant que des conditions favorables aux 15 salariés de l'imprimerie ne soient trouvées.
Mais les négociations entre syndicat et patronat n'ont jamais abouti. Pour cette raison et également pour des retards de versement de salaires, les salariés avaient repris la grève en février.
Aujourd'hui, face à l'annonce de la liquidation, certains des salariés qui étaient au tribunal se sont dits écœurés et dépités, relate TNTV News. "C'est la fin d'une institution que ces imprimeurs ont portée pendant plus de 25 ans", a indiqué au micro de Radio 1 le délégué du personnel Stanley Sandford.
Dans une récente interview télévisuelle, Dominique Leroy expliquait qu'il n'envisageait pas d'investir pour moderniser l'appareil de production, une rotative de plus de 50 ans. Mais pour un syndicaliste interrogé dans Tahiti Infos, l'appareil industriel est viable : "Aujourd'hui on a des machines, elles sont vieilles c'est vrai mais elles fonctionnent très bien, il suffit d'avoir une bonne maintenance et de les utiliser correctement."
Le matériel de l'imprimerie, dont la rotative, sera mis en vente, sans doute à l'extérieur du territoire polynésien. Quant au journal, il devrait être imprimé par le groupe Pacific Press, qui imprime déjà d'autres médias locaux.