En juillet 2016, l'imprimerie Phil'Print, installée à Yssingeaux en Haute-Loire, était placée en liquidation judiciaire. Un mois plus tard, 16 salariés de la société reprenaient l'entreprise en scop et réembauchaient leur patron Rémy Philippe, en tant que responsable commercial.
4 nouveaux salariés ont rejoint l'aventure
Un an et demi s'est écoulé et le succès est au rendez-vous : le chiffre d'affaires de l'Imprimerie Coopérative des Sucs (ICS) est en hausse et de nouveaux investissements sont prévus. Il faut dire que les participants de cet audacieux projet ont donné de leur personne. Lors de la reprise, ils ont tous investi leur prime de licenciement dans la société.
Depuis, quatre nouveaux associés ont rejoint le projet et deux CDD de six mois ont été conclus. Pour devenir associé dans la scop, il faut investir entre 10 000 et 50 000 euros, étalés sur plusieurs années.
"Nous avons embauché un nouveau chef d'atelier au façonnage, un conducteur polyvalent, également au façonnage, un conducteur de presse numérique, et un informaticien qui met en place la gestion de suivi de l'imprimerie. L'objectif est d'automatiser au maximum les tâches, du devis jusqu'à l'expédition" explique Jean-Marc Marzona, associé et cadre et sein de la société.
Pour résumer, la scop compte aujourd'hui 20 associés, 3 salariés, dont l'ancien patron qui ne pourra jamais prétendre au statut d'associé, et deux CDD.
Des objectifs atteints en terme de chiffre d'affaires
"Nous avons réussi à atteindre notre objectif, que nous avions proposé à la barre du tribunal, qui était de 3,1 millions de chiffre d'affaires", se félicite Jean-Marc Marzona.
Pour le prévisionnel 2018, l'imprimerie prévoit une augmentation du chiffre d'affaires de 7 %. "Sur les trois premiers mois nous sommes déjà à 9 %, au-delà de notre objectif !"
Les objectifs sont fixés mais "pas trop haut", précise Jean-Marc Marzona. "Nous ne voulons pas aller trop vite dans la progression mais plutôt construire des bases solides."
Si l'imprimerie a quelques nouveaux clients, ce n'est pas vers eux qu'elle se tourne pour augmenter son chiffre d'affaires. Pour grandir, ICS concentre plutôt son énergie à l'augmentation de ses capacités de production. "Notre première stratégie est de solidifier nos clients actuels."
Pour arriver à cet objectif, la scop investit dans du matériel plus rapide afin d'être meilleure sur les délais. C'est sur ce point qu'elle veut se démarquer de ses concurrents.
La cadence multipliée par 6
ICS a investi 150 000 euros dans une ligne de mise sous film automatique BVM de 12 mètres de long, capable de réaliser de petits paquets quand avant, il fallait le faire à la main. La machine est rentrée à l'atelier il y a une semaine. Grâce à cette acquisition, ICS est passé de 200 paquets à l'heure à 1200. La société compte de nombreuses agences de communication parmi ses clients, ce qui requiert beaucoup de petit conditionnement.
Le mois prochain, c'est une nouvelle machine de découpe qui viendra remplacer deux machines vieillissantes. Un investissement de 85 000 euros, financé à hauteur de 20 % par la Région (via un fonds européen).
Et la liste s'allonge : au deuxième semestre de cette année un traceur grand format, viendra accompagner la presse numérique Xerox 2100 déjà existante, qui est arrivée à saturation. Une machine qui va permettre à ICS d'explorer un nouveau marché : le grand format.
L'imprimerie projette également d'investir l'année prochaine dans une nouvelle presse offset, qui viendra compléter ou remplacer (le projet est encore à l'étude) celle en fonction.
Bref, pour les salariés associés d'ICS, l'humeur est au beau fixe et les perspectives plutôt réjouissantes.