Exaprint, c'est d'abord une très belle success-story à la française née sur une promesse simple : être l'imprimeur des imprimeurs. Déjà en 2006, il s'appuyait sur un réseau de 3000 revendeurs. Philippe Dupuy - son fondateur - a fait rêver bon nombre d'imprimeurs. Beaucoup ont même cherché à le copier dans le labeur, l'étiquette, etc. sans jamais y parvenir. La fusée était lancée.
Les années sous-traitance
Mais en fait, le concept reposait sur beaucoup de sous-traitance en France comme en Espagne. Une armée de graphistes réalisait en 24/24 les planches d'amalgame transmises à de nombreux sous-traitants. Le groupement ImpriClub était même un partenaire de premier plan.
Il aura fallu attendre 10 ans, sous l'impulsion de Nicolas Dematté pour qu'Exaprint ouvre son usine à Montpellier, principalement pour produire de la carte de visite, le produit phare qui génère 60% des commandes. Une stratégie d'internalisation se met alors en place. (Lire l'article)
Une croissance et une rentabilité à 2 chiffres.
Alors que la rentabilité moyenne d'une imprimerie dépasse péniblement les 3%, les chiffres d'Exaprint sont pour certain indécents. Des chiffres tels que 7 ans seulement après son acquisition, Nicolas Dematté cède la pépite française construite grâce aux acteurs de l'imprimerie au groupe américain Cimpress pour un montant compris entre 110 et 140 millions d'euros. Cimpress est aussi connu être aussi le propriétaire de Vistaprint et de PixartPrinting entre autres. (Lire l'article).
En 2015, cette acquisition hors norme avait suscité beaucoup d'inquiétudes chez les professionnels des arts graphiques à tel point que Nicolas Dematté avait dû monter au créneau pour rassurer ces clients revendeurs. Dans un courrier, il assurait que son "ambition est de fournir à une clientèle exclusivement professionnelle une offre très large de produits et de services". À l'époque déjà, le "positionnement 100% professionnel" plusieurs fois évoqué dans le courrier n'est plus exactement le même que le "100% revendeurs", qui a fait la renommée de l'entreprise et qui était repris jusque dans l'accroche d'Exaprint. (Lire la lettre).
Une offre et des prix pour tous, revendeur et clients finaux.
Aujourd'hui, si Cimpress a regretté avoir acheté aussi cher Exaprint (lire l'article), le groupe américain connaît depuis mars 2017 la plus grande crise avec une restructuration complète de ses activités (lire l'article). Cause à effet, sans doute : Exaprint recherche désespérément des relais de croissance pour s'ouvrir le marché des revendeurs... en direct. Cette envie ne date pas d'hier, en 2013 déjà, la société cherchait à recruter un commercial "Grand-Compte".
Vendre à tous le monde, un acte à moitié assumé
Exit 100% revendeur, bonjour les professionnels. Tous les clients sont des professionnels. Les revendeurs ne sont que des professionnels parmi d'autres... En 2014, la société réalisait 63 millions d'euros de chiffres d'affaires avec les revendeurs. En 2017, 75 millions d'euros de chiffres d'affaires avec les professionnels : une des croissances les plus faibles sur 4 ans qu'a connue l'entreprise malgré son ouverture au marché. Une raison qui explique, sans doute, la peur de perdre la confiance des revendeurs malgré plus de 9 millions d'euros de résultat annuel et les moyens financiers de ses projets...
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