Pour afficher l'écolabel européen, le papier doit désormais être exempt de toute une gamme de produits chimiques. Cela concerne les papiers graphiques et les produits "tissue" (papier hygiénique, papier de cuisine...).
Les règles s'appliquent à partir du 11 janvier pour les producteurs souhaitant utiliser le label écologique de l'Union européenne sur de nouveaux produits.
Les fabricants qui ont déjà des produits avec le label écologique ont jusqu'au 31 décembre 2019 pour se conformer aux nouvelles règles.
Parmi les nouvelles consignes pour le papier graphique, on peut citer la baisse des émissions nocives dans l'air et dans l'eau, de la consommation d'électricité et de combustible, lors du processus de production.
Également, la présence de matières fibreuses devant provenir de forêts ou de zones exploitées selon des principes de gestion durable des forêts passe à 70 % minimum (contre 50 % auparavant).
Et dans les colorants et pigments entrant de la fabrication de papier graphique, il est désormais interdit d'utiliser des composants avec de l'argent, de l'arsenic, du baryum, du cadmium, du cobalt, du mercure, du manganèse, du sélénium, de l'antimoine, de l'étain et du zinc.
De nouvelles règles qui n'ont pas fait l'unanimité
Blanca Morales, experte du label écologique pour l'association des consommateurs BEUC et le groupe European Environmental Bureau (EEB), a déclaré au média du EEB que les industriels s'étaient opposés à ce changement de législation.
"Les entreprises souhaitaient continuer à utiliser des fibres qui ne respectaient pas les normes du Forest Stewardship Council (FSC) et nous avons dû nous battre jusqu'au lendemain du vote. Elles ont été soutenues par les représentants des gouvernements suédois et portugais, affirmant qu'il n'y avait pas assez de fibres certifiées pour répondre à la demande. Mais le FSC estime qu'il y en a assez et que le problème vient du manque de demande des fabricants."
Elle a déclaré que les votes des représentants danois, allemands, belges, français et italiens qui se sont joints aux Suédois et Portugais ont permis de faire pencher la balance.
Les critères écologiques couvrent la production de pâte à papier, et notamment tous les processus intermédiaires entre le moment où les fibres arrivent sur le site de production et celui où la pâte quitte l'usine. Les critères portent également sur les étapes du processus de production de papier dans l'usine papetière, de la préparation de la pâte jusqu'à l'enroulage du papier sur la bobine mère.
Le transport, le conditionnement des matières premières de la pâte à papier et du papier et la transformation du papier ne sont pas concernés par les critères écologiques.