Les partenaires financiers n'auront pas attendu. Alors qu'il commençait à retrouver un équilibre, le groupe Tilinvest a dû demander la protection de la justice. Le 21 janvier 2019, le tribunal de Commerce de Lille Métropole a placé Tilinvest en plan de sauvegarde pour une période de six mois.
Le groupe, qui compte cinq imprimeries implantées dans le nord et le nord-ouest de la France, accuse sur les deux derniers exercices, une baisse du chiffre d'affaires de 10 % pour s'établir à 18 millions d'euros.
Un contexte économique difficile
Matthieu Tillie, qui a repris en 2008 les rênes de l'entreprise fondée par son père, explique cette baisse par "une conjoncture économique difficile", "la montée en puissance du digital et du web" et la "concurrence destructrice entre les acteurs dans le secteur de l'imprimerie de labeur". Il constate également : "Depuis mi-novembre, avec les mouvements sociaux, les livraisons européennes, de papier notamment, ont été plus tardives et nous avons senti chez certains clients une baisse de commandes dues à une diminution de leurs ventes".
Plusieurs mesures drastiques mises en place
Devant cette baisse d'activité, le dirigeant n'avait pas tardé à réagir et a pris des mesures d'envergure au cours de l'année dernière pour s'adapter à son chiffre d'affaires.
En 2018, le groupe Tilinvest a réduit son effectif passant de 140 à 121 salariés.
Il a également vendu le site du siège, installé à Avelin dans le Nord, pour déménager dans des locaux loués dans la même zone. "Cet ensemble immobilier de plus de 4 500 m2 était devenu trop grand et trop coûteux pour les besoins de la production actuelle. (...) Ces nouveaux locaux sont mieux adaptés en termes de tailles et de coûts", explique le dirigeant.
De plus, l'imprimerie Ledoux installée à Autingues dans le Pas-de-Calais a été transférée à une centaine de kilomètres sur le site de l'imprimerie Chartrez à Saint-Nicolas. Le bâtiment d'Autingues est aujourd'hui en vente.
Les premiers effets positifs visibles
"Cette stratégie permet de faire des économies importantes sur la deuxième partie de l'année 2018, à partir du mois d'août 2018" indique Matthieu Tillie.
"Tout ce que nous avons mis en place en 2018 était prévu en accord avec les établissements financiers. Mais ils n'ont finalement pas attendu tous les effets de ces mesures." Il déplore : "Au cours de la deuxième partie de l'exercice 2018, alors que la restructuration commençait à porter ses fruits, plusieurs partenaires financiers ont réduit de façon drastique nos encours, y compris début 2019".
"Clients et fournisseurs qu'ils nous suivent !"
Le dirigeant souligne : "Nous avons déjà pris les mesures d'un plan de sauvegarde. Les actions d'envergures vont bientôt porter pleinement leurs fruits. Nous allons remonter la pente le plus vite possible. Donc, à ce jour, il n'y a pas de nouvelles mesures prévues."
Et lance un message à tous les gens qui travaillent avec lui : "Clients et fournisseurs qu'ils nous suivent ! Que l'on continue l'aventure !"
Il ajoute : "Tous les salariés du groupe sont motivés et n'ont qu'un seul objectif : continuer à servir efficacement tous nos clients !"