L'Humanité est en cessation de paiement. Le quotidien fondé en 1904 par Jean Jaurès a été placé sous la protection du tribunal de Commerce de Bobigny la semaine dernière.
Son directeur, Patrick Le Hyaric, explique dans son édito du 28 janvier : "Depuis plusieurs mois, nous ne cessons d'alerter sur les lourdes difficultés financières qu'affronte l'Humanité. (...) En quelques semaines, plus d'un million d'euros ont été collectés grâce [au] si précieux engagement [des lectrices et des lecteurs]. (…) Cependant, nos actions n'ont pas permis jusque-là d'atteindre nos objectifs. (…) Aucune banque n'a voulu à cette heure s'engager à nos côtés."
Selon les chiffres ACPM/OJD, les ventes de L'Humanité sont passées de 38 196 exemplaires (en 2014) à 32 724 (de juin 2017 à juin 2018).
Mais le directeur souligne : "Durant l'année 2018, le nombre d'abonnés à L'Humanité et L'Humanité Dimanche a progressé et les ventes en kiosque en novembre et décembre sont bonnes."
Une "mobilisation exceptionnelle" pour sauver L'Humanité
Il appelle à une "mobilisation exceptionnelle pour réussir", grâce des différentes actions, dont une "grande campagne d'abonnements de parrainage".
Également, "nous appelons l'État à prendre de nouvelles initiatives pour défendre le pluralisme de la presse, à augmenter l'aide aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, à ne pas démanteler les fondements de la loi Bichet de distribution de la presse."
Le 30 janvier prochain, une audience aura lieu devant le tribunal pour statuer de "l'avenir de l'entreprise".
Les 200 salariés travaillent à L'Humanité. Le quotidien est imprimé à l'imprimerie Méditerranée Offset Presse (MOP) située à Vitrolles qui emploie environ 60 personnes.
Depuis mars 2018, l'imprimerie appartient à Pierre-Yves Barroso, ex-directeur industriel de Sego. Il en était le président depuis novembre 2017 alors que le site était en plan de sauvegarde depuis un mois et qu'il faisait partie du groupe Riccobono.