Thomas Besson, 21 ans, a été élu meilleur jeune imprimeur français en novembre lors de la finale des Olympiades des Métiers. En août prochain, il se mesurera aux professionnels du monde entier au concours international des Worldskills en Russie. Et, comme son collègue Jérémy Kootz en 2017 (L'or de l'imprimerie pour le jeune Jérémy Kootz aux Worldskills), il compte bien décrocher la médaille d'or. Rencontre avec ce jeune homme ambitieux.
Comment avez-vous débuté dans l'imprimerie ?
Je ne voulais pas faire de seconde générale, je voulais absolument apprendre un métier.
Mon cousin était dans l'imprimerie. Il m'en a parlé et je suis allé aux portes ouvertes du Lycée Maryse Bastié à Limoges. J'ai tout de suite accroché ! J'ai fait un bac pro industrie graphique et maintenant depuis trois ans, je suis conducteur offset au Service de diffusion de la gendarmerie situé à Limoges, l'imprimerie qui travaille au niveau national pour la gendarmerie, la police et la marine nationale.
Qu'est-ce qui vous plaît dans le métier de conducteur offset ?
C'est un métier qui demande beaucoup de savoirs et du temps pour être maîtrisé. Il faut être minutieux, mais aussi rapide. Et ce travail change souvent. Ce ne sont jamais les mêmes jobs, donc ce n'est pas lassant.
Qu'est-ce qui vous motive dans cette compétition ?
Je suis un compétiteur. La compétition me motive !
Et ce concours m'apporte énormément sur le plan professionnel et personnel. J'apprends beaucoup techniquement et cela fait grandir. Cette compétition demande beaucoup de rigueur, d'implication. Il faut être sérieux, motivé et toujours repousser ses limites.
Et cela valorise les métiers en général.
Vous aviez déjà participé au concours des Olympiades lors de la précédente compétition. Et vous étiez arrivé deuxième, derrière Jérémy Kootz qui est devenu champion international 2017. Qu'est-ce qui vous avait manqué pour arriver premier ?
Je pense que mon plus gros manque était l'expérience. Dans cette compétition, l'expérience est très importante. D'ailleurs, le champion de l'an dernier avait fini 3e l'année d'avant.
C'est une pression supplémentaire de succéder au champion du monde ?
Je ne sens pas de pression par rapport à mon prédécesseur. Il a tout mis en œuvre pour y arriver, ce n'est pas du hasard. Et s'il a réussi, je peux réussir aussi. Je connais mon niveau par rapport au sien qui n'est pas très loin. Je compte mettre tout en œuvre pour réussir comme lui.
Quelles seront les épreuves de la finale internationale ?
Ce seront sensiblement les mêmes épreuves qu'en finale nationale, mais avec des tolérances plus serrées.
Nous aurons à réaliser une impression en quadri, une bichromie, de la recherche de teintes, du simulateur d'impression, de l'impression numérique, du massicotage et de pliage. Il y aura environ 14 épreuves réparties sur quatre jours.
Comment vous préparez-vous ?
Je m'entraîne deux à trois fois par semaine minimum.
Je reviens dans mon ancien lycée pour m'entraîner en quadri.
J'ai aussi installé dans le garage de mes parents de quoi faire de la fabrication de teintes.
Et je m'entraîne aussi sur le simulateur Sinapse. C'est comme un simulateur de vol pour les pilotes sauf que c'est pour l'imprimerie : lors d'une impression, des problèmes techniques apparaissent et il faut les résoudre en un minimum de temps et un minimum de coûts.
Vous êtes accompagné dans votre entraînement ?
Oui, un expert métier. Un expert métier prépare les candidats pour les mondiaux. Mon expert métier est basé à Strasbourg et j'ai trois semaines de formation technique à passer avec lui.
Et à côté, il y a une formation physique et mentale avec toute l'équipe de France des Olympiades des métiers, sur deux semaines. Nous serons encadrés par d'anciens participants et un entraîneur. Ils utilisent le sport pour nous apprendre à dépasser nos limites et gérer la compétition.
Ce lundi, le médaillé d'argent (Xavier Moreau) et moi avons notre première semaine de préparation technique avec l'expert métier au Lycée Gutenberg dans lequel il travaille. Et si le médaillé d'or ne peut pas participer, c'est le médaillé d'argent qui le remplace, donc il doit aussi être prêt. Être en concurrence nous permet de nous motiver.
L'an dernier, c'est vous qui étiez à la place du médaillé d'argent...
C'est vrai ! Et je suis toujours en contact avec Jérémy Kootz. Il m'aide d'ailleurs dans ma préparation sur le plan technique.
Et vos collègues vous soutiennent ?
Oui ! Et mes chefs me libèrent dès que je dois aller m'entraîner. Donc je suis chanceux !
Et quel est votre point fort pour la compétition ?
Je ne lâche jamais rien ! Je vais au bout du bout !
Toute l'équipe de GraphiLine croise les doigts pour la finale internationnale Worldskills 2019 qui aura lieu à Kazan en Russie du 22 au 27 août !