Les salariés de l'usine d'Arjowiggins Security de Jouy-sur-Morin, en Seine-et-Marne, sont en colère. Le 16 janvier dernier, la liquidation de leur entreprise a été prononcée seulement 10 mois après son rachat par le groupe d'investissements germano-suisse Blue Motion Technologies. Le site employait 220 personnes.
Pour protester contre la perte de leurs emplois, les salariés bloquent le site depuis la prononciation de la liquidation. Mercredi 6 février, ils ont brûlé du papier pour billets de banque mexicains, indonésiens et israéliens, rapporte l'AFP. Ils espèrent faire réagir l'État sur la situation.
Les différents médias sur place témoignent de la détresse et du sentiment d'abandon ressenti par les salariés. Alors qu'ils n'espèrent plus d'autre issue que la liquidation, leur réclamation porte sur une prime de licenciement de 50 000 euros pour chaque salarié.
Malgré plusieurs rendez-vous avec les représentants du Ministère du Travail, aucune réponse de l'État n'a été formulée.
« En arriver là, à tout brûler... on a l'impression de vivre une crémation. C'est une part de nous, notre savoir-faire, notre travail. Notre travail, qu'on n'aura plus », confie une salariée à une journaliste de Sud Radio.
Les représentants du personnel ont aussi annoncé la mise en place d'une cellule d'aide psychologique, pour les employés.
La CGT alerte depuis plusieurs mois sur la situation de l'usine. Malgré leur engagement initial, les nouveaux propriétaires n'ont en effet pas investi d'argent dans la société. Contrairement à l'État et aux collectivités qui ont eux, investis 600 000 euros pour créer un nouveau pont afin de faire passer des semi-remorques jusqu'à l'usine à papier.
Le site est spécialisé dans la production de papier sécurisé servant à fabriquer des billets de banque, des chèques, des passeports, et des cartes grises.