Depuis plusieurs mois, le groupe papetier espagnol Lecta faisait pression sur le gouvernement français. Il menaçait de fermer l'une de ses deux lignes de production de la papeterie de Condat située au Lardin-Saint-Lazare en Dorgogne, ce qui aurait entraîné le licenciement d'une grosse partie des 530 salariés. Lors du comité d'entreprise extraordinaire le 25 janvier, Andrea Minguzzi, le président du groupe, a finalement annoncé qu'il acceptait l'aide de 35 millions d'euros proposée en décembre par l'État, et par conséquent les conditions du gouvernement.
Depuis 2013, l'électricité produite par la chaudière à gaz de l'usine de papier couché a cessé d'être rachetée à un tarif bonifié par l'État. La papeterie a alors perdu en compétitivité face aux sites espagnols et italiens. Le groupe Lecta avait demandé à l'État une aide pour installer une chaudière biomasse. Mais le gouvernement propose une autre solution.
La diversification de la production vers les étiquettes adhésives
"L'appel d'offres sur la biomasse lancé en 2016 n'a pas abouti, car la solution proposée était trop chère pour l'État. D'autres solutions sont à l'étude. La diversification de la production vers des étiquettes adhésives est envisagée", avait alors indiqué en séance parlementaire, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire le 25 octobre 2018.
20 millions d'euros de l'enveloppe acceptée par Lecta devront servir à convertir la ligne qui produit actuellement du papier couché en ligne de production de papier cristal adhésif. Et les autres 15 millions subventionneraient la consommation énergétique sur trois ans, selon France 3 Régions.
Pas de licenciements mais une flexibilité demandée
La conversion de la ligne serait effective d'ici deux ou trois ans, indique Andrea Manguzzi à France Bleu. Le président du groupe demande également aux salariés de faire preuve de flexibilité et assure que la modernisation de la ligne entraînerait des suppressions de postes, mais pas de licenciements.
Il faut maintenant que la direction générale de la concurrence de la Commission européenne valide cette aide.