« C'est un haut lieu de la typographie qu'il faut absolument ressusciter », s'alarmait il y a deux ans Jean Corbillon, administrateur à la Fondation Louis Jou (lire La Fondation Louis Jou lance un appel aux imprimeurs).
Aujourd'hui, des travaux sont en cours, mais il y a encore un besoin urgent de fonds pour rénover l'intérieur de l'Hôtel Jean de Brion où est installé le musée. Jacqueline Leroy, Présidente de la Fondation, nous donne plus de précision.
Quelle est l'histoire de l'Hôtel Jean de Brion, où est installée la Fondation Louis Jou ?
Lorsque Louis Jou achète l'Hôtel de Brion en 1921, il achète un monument historique, classé en 1906. Il va se mettre à le restaurer. La qualité de ses travaux lui maintiendra le classement et lui vaudra d'adjoindre au titre « d'Architecte du Livre » conféré par son ami Pierre Seghers, celui « d'Architecte des Baux » par Fernand Pouillon.
Avec son épouse, Poppy, il fait de cet hôtel son logis. C'est là que sont installés sa bibliothèque et son atelier avec ses trois presses à bras et tous ses caractères.
Après sa mort en 1968, Poppy aidée de Hélène Jeanbreau, qui a créé la Fondation Louis Jou, continue une activité d'impression de textes et de gravures. La grande salle à manger et la bibliothèque sont transformées en Musée. Des expositions s'y tiennent : œuvres de Jou, collections de Jou, dont la série des « Désastres de la Guerre » de Goya, reliures sur parchemin décorées par Louis Jou.
Quels sont les travaux à faire ?
Le Musée a souffert de l'humidité ; les techniques ont évolué, le recours à certains matériaux utilisés à l'époque, se sont avérés malheureux. La pierre des Baux choisie n'a pas toujours bien vieilli, on ne faisait sûrement pas souvent des études de densité de la pierre.
En clair, il faut refaire les façades, appuis de fenêtre, tourelle, marches d'escalier à l'intérieur d'icelle… Le montant de la dépense s'élève à 184 000 euros, pour lesquels nous bénéficions de l'aide technique et financière de la Drac. Nous avons mobilisé notre avoir disponible sur cette opération.
Ensuite, il faut s'attaquer à l'intérieur : étude du sol du rez-de-chaussée qui présente des anomalies, enduits en ciment des murs, peintures des menuiseries (en relatif bon état car elles ont été entretenues), réaménagement des salles.
Le Musée est actuellement fermé, comment voyez-vous son avenir ?
Nous voulons redonner l'image de la maison d'un artiste, en la revivifiant par un recours à des installations interactives. La possibilité aussi d'accueillir des groupes autour d'un thème, dans la grande salle du rez-de-chaussée est étudiée : il faut faire revenir le public, l'attirer. Ce que nous faisons déjà dans l'atelier avec des stages pour adultes, enfants, de gravure, de typographie.
De combien avez-vous besoin pour continuer les travaux ?
Pour la seconde part des travaux, nous n'avons pas encore de devis. Nous comptons sur l'aide de la Drac qui connaît notre engagement mais aussi la modestie de notre budget.
À partir du 1er avril, nous reprendrons possession de nos locaux et commencerons l'étude de l'intérieur. Si nous réunissions 250 000 euros, nous pourrions regarder l'avenir avec confiance.