L'imprimerie Roto Garonne basée dans le Lot-et-Garonne a été officiellement reprise par son directeur Jean-François Jamelot. Le tribunal de Commerce d'Agen a validé son projet de reprise le 26 février. 20 postes sont sauvegardés sur les 46.
L'entreprise rotative qui appartenait au groupe Riccobono Imprimeurs avait été placée en redressement judiciaire le 9 janvier, mais le projet de reprise avait débuté plusieurs mois avant sous la procédure de prépack cession.
Deux rotatives et des difficultés depuis 2012
Basée à Estillac dans le Lot-et-Garonne, l'imprimerie Roto Garonne a un statut un peu particulier. Comme le décrit Jean-François Jamelot, elle fait partie des deux mondes, celui de la presse et celui du magazine. Elle est équipée d'une rotative coldset, une Cromoman 50, et d'une rotative labeur, une presse Man Uniset. En 2018, elle a réalisé 7 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 1,5 million de déficits. L'imprimerie connaît des difficultés depuis la perte de son premier client de la presse gratuite immobilière en 2012.
Remettre l'imprimerie sur le chemin de la rentabilité
Jean-François Jamelot en était le directeur depuis juillet 2016. "Ma mission était d'essayer de mettre cette société à l'équilibre."
Il analyse : "Nous avions pensé que le problème venait d'un manque de travail. Malheureusement, nous nous sommes aperçus que ce n'était pas seulement ça : structurellement, nous n'étions plus adaptés au marché qui s'ouvre aujourd'hui, en raison de la baisse des prix, du manque d'aide à la conduite et de la vitesse de la machine labeur… Nous étions beaucoup trop proches de notre seuil de rentabilité."
En octobre dernier, il commence à travailler sur la recherche d'un repreneur via une procédure introduite en 2014 et méconnue du droit français, le prépack cession.
Le prépack cession permet de préparer dans le cadre d'une procédure amiable de la cession de tout ou partie de la société en difficulté avant son entrée en redressement judiciaire. "À force de travailler à trouver une solution à proposer à un futur repreneur, je me suis dit : et si c'était moi ?"
S'ouvrir à de nouveaux marchés pour arriver à l'équilibre d'ici la fin de l'année
Pour rendre l'imprimerie rentable, il a arrêté la roto labeur, qui sera vendue par le mandataire judiciaire dans les semaines à venir.
"Nous allons maintenant nous recentrer sur la PHR, la presse agricole et les parutions régionales des conseils régionaux et départementaux imprimés sur papier presse.
Ce qui fera notre force c'est que la rotative coldset est plutôt unique : c'est une 64 pages format tabloïd dont 8 pages en couché brillant en heatset. Nous sommes capables de mixer les deux mondes, imprimer un tirage en coldset avec une couverture en couché brillant."
Il poursuit : "Nous allons sortir des plis quotidiens et des tabloïds pour proposer de nouvelles autres offres, comme du quart de plis, du collé, du direct roto sur des magazines (imprimé, façonné et livré en direct, NDLR). Nous allons élargir notre panel de produits, car il faut que nous sortions des sentiers battus pour nous en sortir."
L'imprimeur vise l'équilibre dès la fin de l'année grâce à ces nouveaux marchés.