Une réforme de la distribution de la presse a été présentée le 10 avril 2019 au Conseil des ministres par Franck Riester, le ministre de la Culture. Ce projet de loi, qui sera voté au Sénat le 22 ou 23 mai, prévoit d'ouvrir le secteur de la distribution de la presse à de nouveaux acteurs à partir de 2023.
Franck Riester a déclaré lors de la présentation que ce projet de loi a pour but de « moderniser l'environnement législatif sans casser les fondamentaux qui font le succès du système de distribution de la presse ».
La réforme prévoit également une plus grande liberté pour les marchands de journaux dans la gestion de leur approvisionnement et de choix de titres. Les marchands auront l'obligation de proposer les titres de presse d'information politique et générale (une quarantaine) mais avec une marge de manœuvre, négociée avec la filière, pour les autres titres.
Une expérimentation menée en région parisienne a montré que le chiffre d'affaires des marchands de journaux augmentait lorsque ceux-ci avaient moins de titres (10 % de CA en plus avec 10 % de tires en moins). La raison est que la réduction des titres permettait une meilleure mise en valeur de ceux restants.
Grève chez Presstalis contre cette réforme
Le jour de la présentation de cette réforme le 10 avril dernier, de nombreux journaux et magazines n'ont pas été distribués en raison d'une grève chez le distributeur de presse Presstalis
Le syndicat CGT-SGLCE déplore une absence de concertation avec les acteurs du métier et dénonce « la mort programmée du système de distribution actuel : la pluralité des idées et l'égalité de traitement entre les titres seront directement menacées. »
Aujourd'hui, la distribution de la presse est encadrée par la loi Bichet de 1947 qui oblige les marchands de journaux à proposer l'ensemble des titres de presse afin de garantir un pluralisme de la presse sur tout le territoire.
Deux messageries se partagent le secteur de la distribution : Les Messageries de presse lyonnaise (MLP), et Presstalis qui a rencontré récemment de graves difficultés financières.