Après des études d'arts graphiques en Belgique, et une expérience professionnelle dans l'imprimerie à Lille, Philippe Miennée a ouvert son imprimerie typographique aux Forges de Lanouée, dans le Morbihan (56). Il nous présente son atelier.
Quel a été votre parcours ?
J'ai été attiré très jeune par la composition en plomb. J'ai fait des études à St-Luc de Tournai, en Belgique, et obtenu mon diplôme au bout de 4 années d'études. Ce n'est que beaucoup plus tard, après des années de pratique et de fabrication d'estampes que j'ai décidé, à l'aide de ma compagne, d'installer une petite imprimerie typographique et de sérigraphie. Lors de mon installation, l'aide des confrères imprimeurs a d'ailleurs été très précieuse pour étoffer les casses disponibles et je profite de cet article pour les remercier très chaleureusement, même s'il n'y a jamais assez de caractères…
Sur quelles machines travaillez-vous ?
Je possède une Ofmi T, une Korrex 50x65 cm (presse à épreuve encrage électrique) et une platine FL demi jésus. Pour la sérigraphie, un banc repro Agfa repromaster (mais plus beaucoup de films), et quant au tirage, il s'effectue manuellement. Je possède également une presse à épreuve numérique Oki.
Avez-vous une spécialisation ?
Je suis plutôt spécialisé dans le tirage d'estampes originales, bois gravés, linogravures, sérigraphies et impression de textes courts en typographie (composition manuelle). Donc, aussi dans le livre d'artiste. Dans le cas de textes longs, ils peuvent être tirés en numérique ou en sérigraphie, selon le coût.
Est-ce que vous comptez investir dans d'autres matériels ?
Je suis toujours à la recherche de certaines polices de caractères afin de pouvoir composer des textes plus conséquents. Une linotype serait la bienvenue, mais le coût du transport s'y oppose.
Pourquoi une linotype ?
Une lino me permet d'accepter un autre type de travaux. Textes longs, travaux réalisés plus rapidement, donc un coût moindre.
Avez-vous des projets pour 2019 ?
Les projets déjà en cours doivent être concrétisés. Il ne suffit pas de dire que l'on existe, il faut trouver des travaux d'importance suffisante pour être reconnu dans le monde des artistes, qui est le public visé.
Quelques chiffres ?
Le chiffre est bas et tout le bénéfice est réinvesti à ce jour, afin de financer quelques éditions d'artistes talentueux peu connus.
Il serait souhaitable de pouvoir transmettre un savoir séculaire, et former au sein de l'atelier, mais pour l'instant, seule ma compagne en bénéficie quand son agenda le permet.