Si l'usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye a fermé le 29 mars dernier, ses 580 ex-employés n'ont pas fait une croix sur le redémarrage de la papeterie de la Sarthe. Leur espoir repose notamment sur la possibilité de la nationalisation de la fabrique à papier recyclé.
Le projet de nationaliser l'usine : 9000 signatures
Ce projet de nationalisation a pris la forme d'une pétition "Appel citoyen : il faut sauver Arjowiggins en nationalisant temporairement ce site de production !" qui a été signée, en ligne et sur papier, par 9 000 personnes. Plusieurs syndicats et différents élus soutiennent l'initiative.
Nadia Mattia, à l'origine de L'Appel citoyen et de la pétition lancée le 13 avril dernier, voisine de la papeterie et encartée à La France insoumise, nous explique : "L'objectif est, premièrement, de stopper la liquidation judiciaire de l'usine, pour avoir le temps de retrouver un repreneur, sur la base d'un projet qu'on aura le temps de construire, et deuxièment de rembourser les dettes , et d'empêcher ainsi, que les entreprises ayant souffert des dettes d'Arjo, puissent éviter la liquidation et les licenciements futurs !"
Et L'Appel citoyen précise dans un document de 52 pages mis en ligne : "L'État pourrait se porter acquéreur dans le cadre de la liquidation judiciaire, ou autoriser la région à le faire." Et avancent que plusieurs points plaident en la faveur du redémarrage de l'usine, notamment le fait de ne plus avoir de dettes, que la spécialité de l'usine - le papier recyclé - est en demande croissante et s'inscrit dans la transition écologique, qu'elle permet la sauvegarde de l'emploi et redonnera du dynamisme à toute la région.
Rendez-vous à la préfecture et à l'Assemblée nationale
Lundi 17 juin, environ 150 personnes étaient rassemblées devant la préfecture pour remettre la pétition au préfet du Mans.
Rassemblement hier des salariés d'ArjoWiggins devant la préfecture du Mans. Objectif, remettre une pétition réclamant la nationalisation temporaire de leur usine de Bessé-sur-Braye, mise en liquidation judiciaire le 29 mars dernier. pic.twitter.com/xsfbN82e8s
— Isabelle Cosnuau (@IsabelleCosnuau) 18 juin 2019
Et les anciens salariés ont encore l'intention d'exploiter d'autres recourts pour redémarrer le site.
Mercredi 19, une délégation constituée d'un représentant syndical, d'un sous-traitant de la papeterie et de quatre habitants se rendra à l'Assemblée nationale pour rencontrer Pascal Brindeau, député du Loir-et-Cherle, Michel Zumkeller, député du Territoire de Belfort (du groupe Union des démocrates et indépendants), Alexis Corbière, député de la Seine-Saint-Denis (La France insoumise) et Fabien Roussel, député du Nord (groupe GDR). Ils présenteront une étude sur la gestion de la papeterie "où de nombreuses questions restent sans réponses".
Et L'Appel citoyen souhaite "qu'une expertise soit aussi lancée sur les conditions qui ont mené à cette liquidation et les éléments qui ont permis ce jugement".