Concepteur de machines jet d'encre, Régis Thienard apprécie particulièrement ce type d'impression. Il vient de publier un livre dédié à ce sujet (Le Jet d'encre, 245 pages, 37 euros, en autoédition). Nous lui avons demandé pourquoi il a pris le parti du jet d'encre.
Vous comparez le jet d'encre avec l'offset, puis le laser. Vous n'êtes pas tendre avec ces deux autres technologies. Pour vous, le jet d'encre offre vraiment beaucoup plus d'atouts ?
Oui. Car, et c'est la première des choses, les grosses quantités en offset sont finies. Et même si l'impression jet d'encre va moins vite, c'est compensé par le fait qu'il y ait moins de temps d'attente en finition. Et il y a aussi la transformation des stocks en flux. Nous sommes en train de supprimer les stocks des clients (notamment pour les livres).
Et le laser, bien qu'il soit supérieur en qualité d'impression, est limité en format et en type de supports (il n'imprime pas les tissus par exemple).
Mais pour parfaire ma critique, je dois reconnaître que si la technologie jet d'encre a de nombreux avantages, il faut pratiquement une machine par type de supports (la même machine avec les mêmes encres ne peut pas imprimer sur des mugs et sur du papier par exemple).
La très haute automatisation et le séchage instantané de l'offset ne permettent-ils pas de supplanter le jet d'encre aujourd'hui ?
La technologie offset s'améliore c'est certain : ses calages se raccourcissent. Et cela rattrape ses défauts, mais pas suffisamment selon moi. En effet, on ne peut pas faire de la donnée variable en offset.
D'ailleurs, aujourd'hui, 95 % des données variables sont du texte, et cela est dommage. Avec des images, le jet d'encre gagnera en puissance.
Pour obtenir une très bonne impression jet d'encre, quel est le paramètre ou l'élément le plus sous-estimé par les imprimeurs ?
La tête jet d'encre. Et elle est à considérer comme un consommable, il faut intégrer son coût en tant que tel et ne pas sous-estimer son nettoyage.