Depuis quinze ans, les États-Unis et l'Union européenne s'écharpent sur des subventions données à l'avionneur européen Airbus, les Américains estimant qu'elles ont faussé la concurrence avec Boeing. Et depuis vendredi dernier, ce conflit a pris une tournure bien concrète : en représailles, les États-Unis imposent désormais des droits de douane alourdis sur des biens européens importés outre-Atlantique.
Parmi la longue liste d'articles concernés, se trouvent des produits des arts graphiques. Les imprimés sur feuille simple et les décalcomanies en provenance du Royaume-Uni et de l'Allemagne sont soumis à un droit d'importation additionnel de 25 %. Autres cibles de l'administration américaine les lithographies les images, les dessins et les photographies imprimés en provenance de ces deux pays.
Le Royaume-Uni et l'Allemagne, les principaux exportateurs d'imprimés
Intergraf, l'association européenne de l'impression et de la communication digitale, souligne que les États-Unis sont un partenaire commercial important de l'Union européenne (UE), et inversement. L'UE importe 928 millions d'euros de produits imprimés des États-Unis et en exporte 919 millions d'euros vers les États-Unis.
Et les deux pays ciblés par ces taxes - le Royaume-Uni et l'Allemagne - sont les principaux partenaires commerciaux : 70 % des produits imprimés européens exportés vers les États-Unis sont originaires du Royaume-Uni et d'Allemagne (487 millions d'euros pour le Royaume-Uni et 158 millions pour l'Allemagne en 2018).
Selon le site anglais PrintWeek qui interroge Charles Jarrold, directeur général de l'association professionnelle britannique (British Printing Industries Federation), la valeur des feuilles imprimées exportées aux États-Unis depuis le Royaume-Uni représente tout de même 125 millions d'euros.
14 % des exportations européennes vers les États-Unis touchées directement
Les droits d'importation supplémentaires affecteront 14 % de l'ensemble des exportations européennes de produits imprimés vers les États-Unis.
14 % de manière directe car Intergraf fait remarquer qu'outre les imprimés sur feuille, l'industrie de l'imprimerie européenne sera encore plus touchée par les produits visés par ce différend commercial. En effet, de nombreux produits répertoriés sont exportés avec des emballages et des étiquettes imprimés, comme les fromages ou les vins et spiritueux.