Les anciens salariés du groupe Arjowiggins ne baissent pas les bras : liquidée en mars dernier, la papeterie sarthoise de Bessé-sur-Braye qui employait 580 personnes peut redémarrer. Mais deux groupes se sont formés au fil des mois avec pourtant l'objectif commun de trouver un moyen de redémarrer l'usine.
L'Intersyndicale, qui rassemble l'ancienne intersyndicale de l'entreprise CGT, CFDT et CFE-CGC et d'autres ex-salariés, a commandé une étude de faisabilité de son projet de reprise. Menée par Nadia Mattia citoyenne et voisine de la papeterie, Action citoyenne pour l'intérêt général annonce avoir déjà avec des contacts avec des industriels.
L'Intersyndicale, que nous n'avons pas réussi à joindre, compte redémarrer l'usine avec des "produits innovants et de spécialité", a-t-elle précisé au Monde, mais ne souhaite pas donner de plus de détails.
Pour valider la pertinence (ou non) de ce projet et trouver des investisseurs, une étude financée par le CE d'Arjowiggins, le Conseil Régional des Pays de la Loire et la Préfecture de la Sarthe a été lancée mi-octobre par le cabinet d'expertise Secafi. Les conclusions sont attendues d'ici la fin de l'année. L'Intersyndicale organisera, auparavant, une réunion d'information sur l'avancée de l'étude.
Elle met cependant en garde contre les faux espoirs. "Attention : bien que cette étude consiste à confirmer la faisabilité d'un modèle, elle pourrait malheureusement déboucher sur une impasse…", indique-t-elle dans un communiqué.
De plus, l'Intersyndicale prépare une action en justice contre la Banque publique d'investissement (BPI) et Pascal Lebard, pdg de Sequana la maison-mère d'Arjowiggins, "qui sont les vrais responsables de la fermeture de notre usine."
Quant à l'association Action citoyenne pour l'intérêt général, qui aurait réuni plus de 200 personnes lors de sa dernière réunion le 9 novembre, elle indique à Ouest France avoir été contactée par des professionnels du secteur papier qui veulent produire de gros volumes. Elle a lancé un appel via internet notamment pour constituer l'équipe de reprise, "l'objectif étant de montrer les compétences disponibles à [ces] contacts".
Et l'association compte aller aux prud'hommes pour contester les licenciements, regrettant l'accord négocié par l'Intersyndicale et signé par plus de 75 % des salariés.