Le site français Impika est présenté comme le pôle de référence de l'impression numérique jet d'encre de Xerox au niveau mondial. Seul site de recherche et développement du groupe américain, Impika, situé à Aubagne dans les Bouches-du-Rhône, est également l'unique usine de fabrication des presses bobine-bobine Trivor et des presses bobine-feuille Rialto (environ 80 machines par an). Impika, c'est également l'un des centres de démonstration Xerox qui accueille plus de 500 prospects de toute l'Europe. Mais toutes ces spécificités n'auront pas suffi… Impika ferme ses portes le 20 décembre.
"C'est une fermeture brutale"
Si quelques bruits de couloirs circulaient sur une réorganisation, la fermeture communiquée aux salariés en juillet 2019 a été un véritable "choc pour tout le monde", selon l'un d'eux. Des consignes ont été passées afin de ne pas ébruiter l'annonce de la fermeture prochaine, avant les obligations de communication légales.
Le PSE validé par la Direccte le 13 novembre délie les langues. "Nous sommes 141 à avoir un goût d'amertume… C'est une fermeture brutale. En plus Xerox ne communique pas. Nous nous sentons complètement abandonnés", nous confie un salarié.
Un autre employé ajoute : "La surprise fut d'autant plus grande que lorsque nous avons rejoint Xerox en 2013, le groupe était 5e en nombre d'installation de presses jet d'encre dans le monde, et au premier trimestre 2019, nous sommes passé numéro 1…"
Et la déception est également au rendez-vous : de nouvelles technologies très prometteuses en jet d'encre étaient en cours de développement.
Malgré l'intéret de deux constructeurs, pas de reprise pour Impika
Une reprise du site ne semble plus à l'ordre du jour. Se conformant à la loi Florange, qui impose de contribuer à la reconversion d'un site en cas de fermeture, Xerox a envoyé des dossiers à différents constructeurs. Selon les informations du journal La Provence et confirmées par l'une de nos sources, deux ont répondu à cette offre : EFI et Kyocera. Le fabricant américain EFI n'a finalement pas donné suite, mais le Japonais Kyocera aurait repris 80 à 90 personnes. Malheureusement, les discussions avec Kyocera n'ont pas abouti pour "des raisons de concurrence".
GraphiLine reviendra sur les raisons de cette fermeture.