"On connaît les hirondelles et l'ours dans l'imprimerie… Voici maintenant les moutons !" plaisante Dominique Felten, assistante commerciale de Shareprint. Depuis juillet, deux moutons paissent dans les espaces verts de l'imprimerie offset UV et numérique jusqu'ici plutôt habituée à travailler sur des moutons à cinq pattes.
Située à Maxéville, près de Nancy en Meurthe-et-Moselle, l'entreprise, qui réalise un chiffre d'affaires de 4,1 millions d'euros, est depuis longtemps engagée dans la protection de l'environnement. L'imprimerie a installé en mai 2019 deux ruches avec 50 000 abeilles pour préserver la biodiversité.
Echange tondeuses contre moutons d'Ouessant
"Nous continuons ainsi d'adopter une pratique respectueuse de l'environnement avec l'arrivée d'une équipe de professionnels qui vient renforcer l'entretien des espaces verts ! Nous accueillons deux moutons d'Ouessant à l'imprimerie pour occuper cette tâche" explique Philippe Colin, président de l'entreprise de 30 personnes.
Plus petit mouton du monde et très rustique, le mouton d'Ouessant est idéal pour l'écopâturage, c'est-à-dire un mode d'entretien écologique des espaces naturels par les animaux herbivores.
"Nos moutons gèrent un espace de 3 700 m2, ajoute Assia Ijabi, assistante en communication et management à Shareprint. Nous gardons notre entreprise traditionnelle d'entretien d'espace vert pour l'autre partie des espaces. Nous ne voulions pas rompre notre contrat avec eux, donc ils ont chacun environ la moitié."
Pour les deux petits moutons, un mâle et une femelle, une clôture a été installée par l'association Les Eco-pattes qui leur a proposé ce projet. Ils dorment actuellement sous les arbres, mais ils pourront se protéger dans un abri construit pour eux lors des jours plus froids.
Des nouveaux venus qui intriguent salariés et clients
"C'est aussi une véritable expérience, une aventure humaine pour l'entreprise et un projet fédérateur pour l'ensemble des collaborateurs et des clients" précise l'imprimeur.
Assia Ijabi, qui est arrivée il y a quelques semaines, témoigne : "En tant que nouvelle salariée, j'ai été très surprise de découvrir ces deux moutons. Aujourd'hui, je comprends tout à fait la démarche. L'imprimerie a une image d'entreprise polluante, destructrice d'arbres par exemple, alors que ce n'est qu'un mythe. Il faut creuser et l'on s'aperçoit que ce n'est pas vrai. Et l'imprimerie peut en choisissant d'avancer dans une démarche verte contrer ces rumeurs."
"Et c'est un point très positif aussi pour nos clients, poursuit Dominique Felten, assistante commerciale de Shareprint. Ils sont eux aussi très surpris et nous disent bravo. Nos confrères, clients ou non, nous félicitent également. Nous les rassurons sur le fait qu'il n'y a pas d'entretien particulier à faire (l'association s'occupe de la tonte annuelle), il ne faut pas les surveiller, ni les coucher tous les soirs... Mais ils n'ont pas encore franchir le pas."
Et la première récolte des deux ruches, baptisée le miel du confinement, va permettre d'offrir 60 kg de miel aux salariés et clients.