Palm a lancé d'importants travaux de modernisation de son usine à papier pour ondulé, située à Wörth en Allemagne. Pour une enveloppe de plus de 100 millions d'euros, le groupe papetier améliorera ses dépenses énergétiques et ses émissions de CO2.
Le premier coup de pioche de ce grand chantier a été donné en février 2020. Et le 21 septembre, une étape importante a été accomplie : la nouvelle chambre de combustion pesant 155 tonnes a été installée, avec une grue de levage, dans la chaudière à déchets résiduels.
30 % d'électricité produite en plus
La chaudière sera reliée à une nouvelle turbine à vapeur qui fonctionnera avec des résidus de vieux papiers. Et une turbine à gaz développée par Siemens, l'unique exemplaire au monde, sera également installée sur le site. Cette turbine nouvelle génération a la particularité de pouvoir être alimentée avec de l'hydrogène pour moitié et du gaz naturel. L'hydrogène sera transformé en électricité et en vapeur.
La centrale de cogénération, qui devrait être mise en service au troisième trimestre 2021, produira de l'électricité pour la machine à papier et de la vapeur utile au séchage de la feuille de papier. L'énergie excédentaire sera injectée dans le réseau électrique public. Cette nouvelle centrale pourra s'adapter aux fluctuations de charge du réseau électrique en réduisant ou augmentant rapidement sa production.
Avec ces installations, les émissions de CO2 de l'usine à papier vont significativement baisser alors que la production électrique augmentera de 30 %.
L'hydrogène en France aussi
Le secteur papetier français, également, devrait avoir sa turbine à hydrogène. Dans le cadre d'un projet de recherche énergétique innovant sur le stockage des énergies renouvelables baptisé Hyflexpower, l'usine de papier Saillat de Smurfit Kappa, dans la Haute-Vienne, devrait être dotée d'un démonstrateur de turbine de ce type fabriqué par Siemens.
Au cours de tests, l'installation sera alimentée par un mélange de gaz naturel et d'hydrogène, avec à terme un objectif de fonctionnement à 100 % d'hydrogène.
Les travaux doivent débuter en 2021 et le pilote en 2022.
