Le papetier Fibre Excellence Tarascon dans les Bouches-du-Rhône, placé en liquidation conservatoire par le tribunal de commerce de Toulouse mardi 12 janvier, a obtenu la prolongation de sa période d'observation pour une durée d'un mois.
L'usine de pâte à papier qui a été placée en redressement judiciaire le 8 octobre dernier a évité la liquidation judiciaire notamment grâce à un apport de l'État de 1,6 million d'euros. L'entreprise avait déjà bénéficié à l'automne de sept millions d'euros de fonds publics.
L'usine a également bénéficié de l'arrivée de nouveaux clients pour la pâte écrue en Asie et en Europe. Avec un coût de production inférieur à la pâte blanchie et un prix de vente supérieur, la pâte écrue représente un développement favorable pour l'usine. De nouvelles règles sur l'importation de papiers recyclés en Chine ont en effet augmenté la demande pour la pâte écrue.
La société qui compte 280 salariés et produit 270 000 tonnes de pâte à papier par an joue un rôle important pour le territoire avec un impact direct sur d'autres acteurs de la filière bois. Elle appartient à la société canadienne Paper Excellence, elle-même détenue par Jackson Widjaja, dont la famille dirige Asia Pulp and Paper, le géant indonésien de la papeterie mondiale.
Classée Seveso 2, Fibre Excellence Tarascon est également au cœur d'un procès pour pollution atmosphérique. Depuis plusieurs années, les riverains et associations de défense de l'environnement dénoncent la pollution engendrée par l'usine. Début janvier, le procureur de la République a requis 50 000 euros d'amende. Un montant volontairement bas en raison de la fragilité de l'entreprise. Le délibéré aura lieu le 31 mars.