D'après une étude menée par le cabinet Deloitte à la demande de Copacel et plusieurs syndicats professionnels, la diminution de la production industrielle papetière française entre 1995 et 2015 a eu comme conséquence une hausse de l'empreinte carbone de la France, c'est-à-dire des émissions de gaz à effet de serre lié à la consommation de biens et services des Français.
La baisse de la production conduit à des importations dans des pays où la fabrication est plus émettrice de gaz à effet de serre
Comment l'étude est-elle arrivée à cette conclusion ? Par une analyse s'appuyant sur une comparaison de l'empreinte carbone du papier journal, selon le pays de production. L'étude affirme ainsi qu'un papier journal produit en France est 3 fois moins « carboné » qu'un papier importé d'Espagne, et 8 fois moins « carboné » qu'un papier importé d'Allemagne.
La baisse de la production en France entraîne donc une augmentation des importations de biens manufacturés produits dans des pays où leur fabrication est plus émettrice de gaz à effet de serre. Pour l'industrie papetière, l'impact de la désindustrialisation a ainsi conduit à une augmentation de l'empreinte carbone du pays de 560 000 t de CO2 entre 1995 et 2015, explique l'étude.
Copacel souligne que l'industrie papetière française est particulièrement vertueuse avec son mix énergétique décarboné (près de 64 %, de la chaleur est notamment produite à partir de combustibles renouvelables).
« Cette étude démontre que l'industrie ne doit pas être la cible des politiques climatiques et que les politiques publiques doivent notamment viser à accroître la production papetière en France, car c'est le seul moyen de réduire les importations et les émissions de CO2 qui leur sont associées », d'après Paul-Antoine Lacour, Délégué général de Copacel.