Et si l'avenir de la papeterie UPM Chapelle Darblay se trouvait dans un projet hybride ?

Les industriels papetiers intéressés par le site travaillent désormais ensemble pour présenter une offre commune.

Après plus de vingt mois de travail, les trois représentants des salariés de l'usine UPM Chapelle Darblay n'allaient pas baisser les bras avec l'abandon du groupe belge VPK dans la reprise de la papeterie. Arnaud Dauxerre, représentant sans étiquette du collège cadres du comité social et économique (CSE), Cyril Biffault, délégué syndical CGT, et Julien Sénécal, secrétaire du CSE, ont plutôt organisé une réunion avec les autres porteurs de projets papetiers pour l'usine située près de Rouen en Seine-Maritime.

Vendredi dernier, quatre industriels se sont assis autour d'une table avec les services de l'État, de la région et de la métropole, afin de construire et proposer une offre de reprise unique. "L'objectif est de combler les lacunes et renforcer les atouts en conjuguant les initiatives" explique Arnaud Dauxerre.

"Cette réunion est ni plus ni moins ce que nous demandons à l'État depuis des mois, souligne le délégué syndical Cyril Biffault. Il n'a jamais voulu en entendre parler. Mais s'il faut associer différents projets pour construire un vrai avenir pour l'usine, c'est le moment de le faire".

Ces projets individuels concernent la production de sacherie, de pâte marchande recyclée pour l'emballage, de produits cellulosiques pour l'isolation biosourcée et de papier journal.
"Le papier pour l'isolation des bâtiments a les mêmes caractéristiques que le papier journal. Or la production de papier journal se raréfie et la hausse des prix mécontente bon nombre de groupes de presse. Un acteur local serait très bien accueilli" donne en exemple le représentant des cadres.

Lors de cette première réunion, une méthode de travail et un planning ont été mis en place. "Nous avons juste donné l'impulsion." 

Deux projets supplémentaires sont encore d'actualité, mais font table rase du processus papetier : un projet d'hydrogène avec une offre commune avec l'entreprise de collecte et recyclage de déchets industriels et ménagers Paprec et un projet immobilier.

"Bercy n'en a retenu que deux : VPK et hydrogène car l'État va au plus facile et faire émerger un projet mutualisé demande de l'intelligence collective" regrette le délégué syndical.

Et l'annonce du retrait de VPK a eu un effet inattendu : son fort investissement sur un site papetier français semble avoir mis en lumière les atouts de la filière : de nouvelles visites d'usine ont été organisées avec des industriels jusqu'ici restés silencieux.

Désormais, les choses devraient rapidement évoluer : UPM a annoncé qu'il donnerait sa réponse sur la reprise du site d'ici le 30 juin, date à laquelle le maintien de l'outil industriel arrivera à son terme, et avec, le déclin irréversible de l'usine à papier créée il y a près d'un siècle.

Plus d'articles sur le thème