Depuis une semaine, une nouvelle presse offset trône dans l'atelier de l'imprimerie Grapho 12. Les deux dirigeants et les 20 salariés attendaient ce moment avec impatience. En 2010, lorsque Giovanni Michielin et Alain Bessettes reprennent l'entreprise située à Villefranche-de-Rouergue dans l'Aveyron, les comptes sont fortement déficitaires. L'imprimerie doit rembourser les 2 millions d'euros de dettes laissés par l'ancienne direction. Ils sont contraints à respecter un plan d'épurement qui leur interdit d'investir.
Fin 2020, le sacerdoce comme l'appelle Alain Bessettes est terminé. Et avec un an d'avance ! Délivrée de son passé et de son passif, Grapho 12 peut avancer.
Le remplacement de la presse offset 4 couleurs plus vernis âgée de 15 ans tourne définitivement cette page de l'histoire de l'entreprise. Dans deux mois, la flambante Lithrone de Komori, une machine 8 couleurs cette fois, roulera ses premières feuilles.
Une presse offset 8 couleurs au format particulier
C'est le format particulier de la machine qui a guidé l'imprimeur vers ce modèle de machine. "Cette presse, la GL 837 - première installée en France, il me semble - est en format 64x90, explique le codirigeant de Grapho 12 Alain Bessettes. C'est pour nous un format optimisé, un 16 pages, qui correspond bien mieux à notre structure que le format 70x102. Seuls deux constructeurs le font proposent."
Par ce format réduit, la Lithrone est plus compacte et consomme moins d'électricité. "La presse nécessite aussi des plaques d'impression aussi plus petites."
Le choix du 8 couleurs fut rapidement : 80 % des impressions de Grapho 12 sont en quadri, recto verso.
"Auparavant, avec notre presse de 15 ans, nous n'étions pas assez bien placés en prix sur de nombreux dossiers. Avec cette machine, nous pouvons nous positionner sur ces demandes et nous multiplions par trois notre capacité de production."
Un plan d'investissement de trois millions d'euros sur trois ans
Pour accompagner la nouvelle presse offset et éviter tout goulot d'étranglement, l'imprimeur a également changé de CTP, pour un modèle sans chimie, le nouveau Luxel T-9500CTP NII de Fujifilm.
Puis un massicot, une plieuse et une assembleuse piqueuse remplaceront progressivement le parc de façonnage actuel. La rénovation du bâtiment est également programmée.
Les salariés et les visiteurs profiteront d'un bâtiment repeint et mieux isolé d'ici 2024.
"80 % du parc machine sera renouvelé. Sans les aides du Plan de relance du gouvernement, c'est un investissement de 3 millions d'euros sur trois ans. Nous attendons une hausse de notre chiffre d'affaires (de 3 millions) de 10 voire 15 % par an. Cinq personnes seront aussi embauchées, à la production. Désormais, nous pouvons repartir de l'avant. Avec prudence bien sûr."