La coquille Saint-Jacques et le pèlerinage de Compostelle
Au 18e siècle, les coquillards représentaient les mendiants qui accrochaient de fausses coquilles Saint-Jacques à leur cou, à l'image des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Leur but était d'usurper les passants et l'expression "vendre ses coquilles", aujourd'hui perdue, signifiait "tromper" ou "rouler".
Comment se produit une coquille
Du temps de Gutenberg, au 15e siècle, la mise en place des caractères sur les plaques d'impression est assurée par "le singe". Le compositeur doit piocher les signes dans les cassetins de façon rapide et saccadée. Il doit aussi écouter en même temps la lecture du texte. Lorsque l'impression est terminée, il se charge de ranger les caractères parmi les 152 cases de bois. Une inversion de sens ou de place peut facilement se produire.
Une autre raison peut également expliquer ce phénomène : autrefois, les plaques d'impression étaient nettoyées avec du blanc d'œuf. Des petits morceaux de coquille coincés entre les caractères de plomb ou collés aux plaques pouvaient causer ce type d'erreur typographique.
La première coquille
La première coquille répertoriée se trouve à la dernière page d'un ouvrage imprimé en 1457, Psautier de Mayence, par Jean Fust et Pierre Schoeffer. Il est écrit "spalmorum" au lieu de "psalmorum". Puis, c'est en 1723 que le terme "coquille" est cité pour la première fois, dans le livre La Science pratique de l'imprimerie de Festel.
Depuis, ce genre d'anomalie s'est répandue au fil des impressions, et certaines coquilles mémorables amusent souvent les lecteurs.
Pour ne plus confondre coquille et bourdon
Le bourdon désigne un oubli de lettre, d'un groupe de mots ou plus. Faute d'inattention, le bourdon tire son origine du signe de correction en vigueur pour ce type d'erreur (ou de bourde). Ressemblant au bâton des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle (les vrais, cette fois), le signe "bourdon" a donné naissance à l'expression "aller à Saint-Jacques", pour parler des typographes les plus étourdis, les "bourdonnistes".