Après avoir cosigné un communiqué avec la Finat, association européenne de l'industrie de l'autoadhésif, l'Union nationale des fabricants d'étiquettes adhésives (UNFEA) alerte désormais le gouvernement français sur les approvisionnements de la filière étiquettes adhésives et sur les risques de perturbation de l'industrie manufacturière française dans les prochains mois.
Le redémarrage économique en 2021, la guerre en Ukraine et la grève des sites industriels du groupe papetier finlandais UPM conduisent à de très fortes perturbations des chaînes d'approvisionnement du PP, du PE, du papier et de certains composants chimiques des adhésifs, "tout ceci s'accompagnant de hausses de prix jamais connues jusqu'alors", indique la fédération qui regroupe 106 fabricants et 69 fournisseurs et représente une filière de 7500 salariés.
À elle seule, la grève UPM, qui a débuté le 1er janvier, a réduit de 30 % la production de complexes adhésifs au niveau européen.
"Les stocks sont bientôt épuisés chez les fabricants d'étiquettes comme chez leurs fournisseurs et aucune amélioration n'est attendue avant le deuxième semestre 2022", prévient l'UNFEA.
"Sur un marché très demandeur, mais tributaire des difficultés d'approvisionnements à venir, nos adhérents sont de plus en plus contraints de morceler les commandes reçues en plusieurs livraisons pour servir de manière équitable et proportionnée leurs clients", explique l'association professionnelle. "Toutes ces difficultés de production conjuguées à la flambée des prix vont avoir un impact immédiat sur les trésoreries."
L'UNFEA s'inquiète particulièrement du sort des plus petites entreprises, celles qui réalisent moins de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires.
"Les étiquettes adhésives, comme cela a été démontré au cours de la pandémie, sont essentielles au bon fonctionnement de l'économie. Trop longtemps passé sous silence, cet emballage doit pouvoir disposer de plans de continuité d'activité sérieusement construits du fait de son positionnement stratégique dans la sphère industrielle et logistique."
L'association française a envoyé une lettre ouverte à Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l'Industrie. L'UNFEA lui demande une réunion avec tous les acteurs essentiels de la filière pour agir à court terme, mais aussi pour mettre en place des solutions qui permettront d'éviter la prochaine crise.
Envoyé le 24 février 2022, le courrier est pour l'instant resté sans réponse.
