Quelles grandes tendances en matière d'emballages alimentaires durables pour 2040 ?

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Selon l'étude commandée par UPM Specialty Papers, les solutions à base de fibres représenteront plus de 40 % des matériaux utilisés pour les emballages alimentaires en 2040 mais 21 % des emballages alimentaires finiront toujours en décharge et incinération.

Le papetier UPM Specialty Papers a commandé une étude sur les tendances des emballages alimentaires durables en 2040. Réalisé par Smithers, ce rapport baptisé Sustainable Food Packaging in 2040 a sollicité environ 200 professionnels de toute la chaîne de valeur de l'emballage. Cette évaluation collective a permis de dégager plusieurs enseignements intéressants.

Selon cette étude, il apparaît que d'ici 2040, les consommateurs ne toléreront plus de choisir entre la durabilité et la commodité. Les marques auront besoin de solutions d'emballage qui offrent de bonnes options de fin de vie sans compromettre leur praticité et leurs performances.

Le rapport note également qu'en 2040, la durabilité des emballages ne sera plus un choix des marques, mais sera imposé par des lois gouvernementales strictes. "De nombreux matériaux d'emballage à base de combustibles fossiles et non recyclables seront interdits et les entreprises confrontées à de lourdes taxes et amendes pour les emballages qui ne sont pas réutilisés ou recyclés."

D'après cette étude, la part des emballages à base de polymères dans le monde (actuellement à 40 %) devrait être divisée par deux au cours des deux prochaines décennies.
Les solutions à base de fibres devraient représenter plus de 40 % de tous les matériaux utilisés pour les emballages alimentaires. "L'emballage en fibre n'est pas la seule solution pour développer des emballages alimentaires durables, mais il est plus facile de le communiquer aux consommateurs" note Grace Kim, responsable R&D Global Packaging, CJ CheilJedang en Corée du Sud.

L'un des changements les plus significatifs qui ressort du rapport est la part des emballages réutilisables en 2040. Actuellement de moins de 1 %, elle devrait passer à plus de 20 % de tous les emballages utilisés d'ici 2040.
Cependant, deux experts appelés à commenter l'étude tempèrent ce pourcentage, soulignant qu'il demande un changement important aux industriels et aux consommateurs.
Susan Cornish, experte américaine indépendante en recyclage, estime : "Que les emballages réutilisables augmentent un jour de plus de 5 % est optimiste. Cela nous ramènerait près d'un siècle en arrière, lorsque le laitier livrait du lait dans des bouteilles réutilisables."
Et Neil Rodgers, consultant belge en emballage (ex-scientifique principal chez Procter & Gamble), ajoute : "Je prévois plutôt que la croissance des emballages réutilisables se concentrera sur les aliments secs et les produits frais."

Mais si le recyclage, la réutilisation et le compostage augmenteront, 21 % des emballages alimentaires finiront toujours en décharge et incinération, même dans deux décennies.

"L'industrie de l'emballage concentrera ses efforts de recherche et développement pour répondre à la demande croissante des consommateurs et des réglementations pour des emballages plus recyclables et compostables", résume Maria Saloranta, vice-présidente de la stratégie et du développement commercial d'UPM Specialty Papers. "Nous nous attendons donc à ce que la part des emballages alimentaires à base de fibres augmente, accélérée par des innovations dans les propriétés barrières et l'utilisation de technologies intelligentes qui aideront à relayer rapidement et facilement l'information aux consommateurs".

"L'utilisation d'emballages en polymère ne sera pas éliminée, mais se concentrera sur des applications robustes dans lesquelles les exigences de barrière à haute résistance et la réutilisabilité sont essentielles" relève Ciaran Little, vice-président mondial du développement commercial chez Smithers.

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