La papeterie de Bègles, pourquoi pas une production de papier graphique ?

© Avenir papeterie de Bègles

Alors que la papeterie a été reprise par le groupe Global Hygiène qui produit des produits d'hygiène, les anciens salariés demandent à convertir le site en fabrique de papiers graphiques.

Depuis sa création en 1929, la papeterie de Bègles, située en Gironde, n'a cessé de se transformer au gré du marché et des propriétaires du site. L'usine qui a produit de la pâte à papier kraft, des sacs de ciment, des emballages carton, de la pâte pour le fibrociment ou encore, comme lors de sa fermeture en mars 2021, du papier pour plaques de plâtre, va à nouveau changer de spécialité.
Le groupe belge Etex ayant cédé en décembre dernier la papeterie girondine au groupe Global Hygiène, le site est actuellement destiné à se tourner vers la production de papiers d'hygiène à usage unique d'ici 2023.

Mais la Fédération des travailleurs des industries de livre, du papier et de la communication (Filpac) CGT souhaiterait un autre destin pour cette usine. Face aux difficultés d'approvisionnement et à la hausse des prix du papier, il lui paraît opportun de revoir ce projet.

Dans une lettre envoyée datée du 16 mai et envoyée à Bruno Lemaire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, Carlos Tunon, secrétaire général de la Filpac CGT, indique que les membres du syndicat sont "régulièrement alertés par des éditeurs et des imprimeurs sur les fortes tensions d'approvisionnement qui entraînent des ruptures de chaîne et des difficultés financières".

"Il nous paraît donc important de vous alerter une nouvelle fois sur la question afin que vous usiez de votre pouvoir et de vos moyens pour lancer une réflexion sur les investissements envisagés dans la filière papetière et stopper les projets de démontage de machines à papier dans notre pays."

Il poursuit : "À ce titre, il nous paraît pertinent de remettre en cause le démontage de la machine à papier à Bègles qui, moyennant des adaptations, est tout à fait à même de répondre à la demande de papier d'édition (exemple le livre scolaire) (…)."
La Filpac CGT demande que le démontage de la machine à papier soit repoussé "le temps de construire un projet répondant au besoin de ce segment papetier".

À l'heure actuelle, la lettre adressée au ministre, ainsi qu'au nouveau propriétaire du site Euratlantique et Camille Galliard-Minier, députée LREM de l'Isère et rapporteuse de la mission d'information de la filière du recyclage du papier, est sans réponse.
"Nous ne nous attendions pas forcément à une réponse, mais il était important pour nous de poursuivre notre action" nous indique Mario Ciona, secrétaire général Filpac Bordeaux.

Le syndicat avec l'association Avenir Papeterie de Bègles ont d'ailleurs d'autres projets et actions en cours. Ils étudient l'opportunité de la mise en place d'un CFA des métiers du papier sur le site. Et 34 anciens salariés d'Etex ont saisi le conseil des prud'hommes. Une première réunion de conciliation à ce sujet doit se tenir le 21 juin prochain.

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