L'Uniic interpelle Elisabeth Borne en visite à l'imprimerie Tonnellier

Élisabeth Borne, Première ministre, et Benoît Duquesne, président de l'Uniic et ancien dirigeant du groupe Tonnellier © Groupe Tonnellier

Par une lettre glissée à l'équipe de la Première ministre, Benoît Duquesne, président de l'Union nationale des industries de l'impression et de la communication (Uniic), a tenu à alerter le gouvernement sur les enjeux du secteur de l'imprimerie.

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Pendant l'entre-deux-tours, le 13 juin dernier, Élisabeth Borne, Première ministre et candidate à la députation dans la 6e circonscription du Calvados, a visité l'imprimerie Tonnellier. Benoît Duquesne, le président de l'Union nationale des industries de l'impression et de la communication (Uniic) et ancien dirigeant du groupe Tonnellier, en a profité pour remettre une lettre au nom de la fédération à la Première ministre.

Dans cette missive finalement remise à sa directrice de communication, l'Uniic a tenu à "éclairer les pouvoirs publics sur les atouts et enjeux relatifs au secteur de l'impression", qui compte près de 4 000 entreprises et emploie 45 000 personnes.

La fédération professionnelle a souligné "les glissements de marchés vers des médias plus mobiles" qui s'accentuent, "sans justification environnementale avérée et au prix d'une désincarnation progressive de l'information".

Le président de l'Uniic a également insisté sur le champ d'activité hybride du secteur qui oscille entre activité industrielle par ses investissements et process et activité de prestataire de services. Un champ d'activité hybride "qui n'est pas sans conséquence sur le statut fiscal du secteur : malgré cette hybridité de fait, l'imprimerie est tenue de faire l'avance de la TVA, ce qui fragilise d'autant sa trésorerie. Il est ainsi urgent de travailler à une monographie fiscale actualisée dédiée au secteur tant pour les questions de fait générateur et d'exigibilité de la TVA, que pour la définition fiscale du livre, dans un contexte où par ailleurs, une crise papetière majeure réduit considérablement les marges de manœuvre économiques."

L'Uniic a aussi dénoncé "le refus de nombre d'acheteurs publics de prendre en compte certaines évolutions indiciaires malgré la circulaire de Monsieur Castex", évolutions toujours à la hausse des coûts du papier, de l'énergie et des encres.

De plus, la fédération a mis en avant que le "mouvement contre-productif sur le plan environnemental" de la chasse aux prospectus, qui devrait s'accélérer avec le dispositif Oui Pub. Il se traduit par "un déplacement des efforts de communication vers des canaux numériques" au "détriment d'une activité traçable, basée sur des matériaux recyclables et inscrits de fait dans une économie circulaire structurée".

L'Uniic a également plaidé pour une redéfinition du Crédit impôt recherche et du Crédit impôt innovation en l'adaptant au secteur. "Il s'agit ainsi de converger vers la reconstruction d'un espace de dialogue et de partage dédié, via potentiellement un réseau filière graphique au sein de la DGE, en partenariat étroit avec les ministères compétents."

Ensuite, Élisabeth Borne apprendra le souhaite de l'Uniic de développer les convergences intersectorielles, face à des problématiques communes à nombre de secteurs connexes.

Enfin, l'Uniic a demandé une relocalisation des flux d'impression. "Assurer la traçabilité de la fabrication avec une redéfinition de l'achevé d'imprimer, relancer un crédit d'impôt relocalisation, favoriser les circuits courts, redéfinir le concept d'offre anormalement basse pour les marchés publics (qui concernent aussi l'édition) sont ainsi autant de pistes concrètes pour concourir à un redressement optimal."

À l'heure actuelle, ni le groupe Tonnellier ni l'Uniic n'ont eu de retour de cette lettre.

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