Nouvelles règles d'étiquetage des vins, un vrai casse-tête graphique

Deux nouvelles mentions, la déclaration nutritionnelle et la liste d'ingrédients, pourraient facilement rendre l'étiquette des vins illisible.

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Jusqu'à ce jour le vin échappait au règlement INCO concernant les informations à donner aux consommateurs sur les denrées alimentaires. Le 8 décembre 2023, l'étiquetage des vins devra rentrer dans le rang et afficher la liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle du précieux liquide contenu dans les bouteilles, Bib (Bag-in-box) et même proposé en vrac. Tous les vins commercialisés sur le marché européen sont concernés par cette nouvelle règle d'étiquetage. Petits producteurs, coopératives, négociants, groupes viticoles auront deux ans pour se mettre aux normes et écouler le stock déjà embouteillé et étiqueté.

Déjà neuf mentions obligatoires sur les étiquettes des vins

Les étiquettes de vin comportent actuellement neuf mentions obligatoires (onze pour les vins désalcoolisés ou partiellement désalcoolisés), dont six doivent être visibles sans avoir à tourner la bouteille. Indication du lot, de la présence d'allergènes et informations sur l'importateur peuvent être relégués sur la contre-étiquette déjà bien encombrée de textes sur les cépages, la situation géographique, voire géologique, l'histoire du vignoble, les alliances avec les plats, etc.

Alors quid de l'emplacement de ces deux nouvelles mentions ?

L'étiquette d'une bouteille de vin, collée horizontalement pour les vins de Bourgogne et verticalement pour ceux de Bordeaux, a une dimension qui varie de 8 x 8 cm à 10 x 15 cm. La contre-étiquette qui, elle, n'a rien de réglementaire ni d'obligatoire mesure généralement 6 x 8 cm. L'une est là pour évoquer le vin et séduire, l'autre pour informer.

La déclaration nutritionnelle telle qu'elle doit être comporte beaucoup de renseignements et ne parlons pas de la liste des ingrédients ! Il semble impossible de faire cohabiter toutes les mentions obligatoires sous peine de rendre l'étiquetage illisible, ce qui serait contre-productif pour tous les intéressés.

Pas clair tout ça...

Pour l'instant, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) botte en touche en indiquant que "la déclaration nutritionnelle pourra se limiter à la valeur énergétique sur l'étiquette papier, exprimée au moyen du symbole E comme Energie en kilojoules ou kilocalories. Dans ce cas, la déclaration nutritionnelle complète devra être fournie sous forme électronique selon les indications figurant sur l'étiquette ou l'emballage". La liste des ingrédients "pourra être fournie directement sur l'étiquetage ou sous forme électronique selon les indications figurant sur l'étiquette ou l'emballage."

À quels mois de l'application du règlement des zones d'ombre subsistent donc quant aux éléments qui doivent figurer obligatoirement sur l'étiquette ou par défaut sur la contre-étiquette.

Chaque cuvée ayant sa déclaration nutritionnelle et sa liste d'ingrédients, qu'elles soient sous forme de QR-Code ou indiquées sur l'étiquetage, les acteurs de la chaîne graphique des étiquettes de vin vont se trouver devant un véritable casse-tête pour incorporer les bonnes informations sur une si petite surface.

Ces deux nouvelles mentions sont moins contraignantes graphiquement pour les conditionnements en Bib et pour la vente en vrac qui devra être accompagnée d'un document comportant la liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle.

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