Démasquage des allégations écologiques : l'enquête de la DGCCRF

Trop globalisantes, non justifiées, imprécises ou ambiguës ou totalement contraires aux dispositions légales, les allégations environnementales ont posé problème dans un cas sur quatre.

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En 2021 et 2022, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a enquêté sur le greenwashing des produits non-alimentaires et les services. Sur les 1100 établissements contrôlés, un quart présentait des anomalies. Les enquêteurs ont vérifié les allégations environnementales sur divers supports tels que l'emballage, l'étiquette, le site internet, les réseaux sociaux, le catalogue, la vitrine et la publicité en magasin. Les produits contrôlés comprenaient des cosmétiques, des textiles, des produits d'ameublement, des jouets, des emballages alimentaires et des services hôteliers ou de blanchisserie.

Une grande proportion des allégations environnementales rencontrées étaient de nature "globalisante", suggérant un bénéfice global pour l'environnement sans référence à un impact spécifique. Des termes tels que "respectueux de l'environnement", "écologique" ou "éco-responsable" ont été relevés. Ces allégations sont présumées trompeuses si les professionnels ne peuvent pas fournir les justifications nécessaires.

Les enquêteurs ont également identifié des mentions valorisantes non justifiées, telles que la provenance locale des produits ou la contribution à une cause spécifique. Par exemple, une allégation sans justification concernant un pommeau de douche présenté comme permettant des économies d'eau de 30 à 40 % a été constatée.

Des allégations environnementales imprécises ou ambiguës susceptibles d'induire en erreur les consommateurs sur l'impact environnemental réel ont également été relevées. Par exemple, la mention "PVC recyclé" sur un tuyau d'arrosage sans préciser la quantité réelle de matière recyclée incorporée, ce qui est obligatoire. Ou encore des allégations de compostabilité d'emballages en plastique qui ne sont compostables que dans un contexte industriel, ce qui n'est pas autorisé.

Enfin, de nombreux professionnels apposaient des allégations environnementales contraires aux dispositions légales sur les étiquetages de produits biocides ou cosmétiques. Des mentions telles que "des produits encore plus respectueux de la planète" et divers logos verts étaient utilisées sur des produits chimiques, en violation de la réglementation européenne et nationale.

Suite à ces contrôles, la plupart des professionnels ont corrigé ou supprimé les allégations trompeuses ou non justifiées.

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