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Les tribunaux ont tranché. Après sept ans de procédure, la justice rejette la demande de deux imprimeurs qui demandaient au fabricant allemand d'encres offset feuille Epple Druckfarben des dommages et intérêts à hauteur de plus de cinq millions d'euros.
Sept ans de procédure pour deux imprimeurs et Epple Druckfarben
L'affaire éclate en janvier 2016. La presse allemande spécialisée publie plusieurs articles indiquant que des particules métalliques dans les encres d'impression produites par Epple Druckfarben ont causé des dommages sur les presses feuilles, avec à l'appui les commentaires de l'expert assermenté Colin Sailer.
Dans une interview, l'homme explique qu'il s'occupe de ce sujet depuis 2014 pour le compte d'un grand constructeur de machines et de l'assureur responsabilité civile d'Epple Druckfarben.
Les dommages sur les machines proviendraient de l'écaillage des billes des broyeurs à boulets que les fabricants d'encres utilisent pour broyer finement la matière. Il déclare avoir retrouvé de nombreuses particules métalliques d'une taille comprise entre 0,2 et 0,8 mm dans les pots d'encre neufs et les avoir identifiés comme provenant d'un acier à roulement spécifique. Selon lui, ces particules rayeraient les plaques d'impression et différents rouleaux des presses offset.
Deux grandes imprimeries allemandes, situées à Dresde et à Würzburg, accompagnées par Colin Sailer en tant qu'expert, déposent dans la foulée des demandes de dommages-intérêts à Epple Druckfarben.
Des expertises sans preuve, les dommages causés par les encres remis en question
Sept ans plus tard, les diverses expertises demandées par les tribunaux sur les encres et les machines d'impression n'ont pas apporté la preuve de ces dommages causés par les encres du fabricant fondé en 1870.
Le tribunal déboute donc les deux imprimeries.
Une victoire pour tous les fabricants d'encres d'impression, selon Epple Druckfarben
Carl Epple, porte-parole du conseil d'administration d'Epple et responsable de la direction commerciale, de la production, du développement et de l'innovation, déclare dans un communiqué : "C'est un jour important non seulement pour nous, mais pour tous les fabricants d'encres d'impression ainsi que pour l'industrie graphique elle-même. Car, à notre avis, c'est le procédé de fabrication d'encres offset à l'aide de broyeurs à billes qui était en soi jugé."
Il ajoute : "Pendant ces années de différends, nous avons dû écouter beaucoup de choses et pas seulement des choses factuelles. Aujourd'hui, nous sommes fiers de notre ténacité et très heureux de cet 'acquittement'. Le paiement des frais de justice par les plaignants met un point final à l'affaire. (…) L'industrie de l'imprimerie devrait pouvoir se concentrer pleinement sur ses défis actuels."