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2023 a vu l'entrée en vigueur des objectifs de réemploi des emballages prévus par la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC). Le Conseil national de l'emballage (CNE), dont la mission est d'élaborer et de diffuser les bonnes pratiques de conception, de commercialisation et d'utilisation de l'emballage des produits, tient à partager sa position sur le réemploi et le recyclage. Ceux-ci n'ont qu'une seule et même finalité, la réutilisation de la matière afin de réduire au maximum les impacts environnementaux liés au cycle de production de cette matière.
Le CNE estime que ces deux solutions, certes différentes, sont complémentaires et "ne souhaite privilégier ni l'une ni l'autre, chacune devant être appréciée à l'aune de sa performance environnementale", mais recommande une approche au cas par cas.
Deux solutions, deux approches, deux process différents
Selon le Code de l'environnement, un emballage réemployé ou réutilisé est "un emballage faisant l'objet d'au moins une deuxième utilisation pour un usage de même nature que celui pour lequel il a été conçu, et dont le réemploi ou la réutilisation est organisé par ou pour le compte du producteur".
Réemployé par le producteur grâce à un circuit spécialisé, l'emballage doit être collecté, retourné, lavé, réparé si nécessaire.
Le recyclage concerne "toute opération de valorisation par laquelle les déchets, y compris les déchets organiques, sont retraités en substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d'autres fins".
Les emballages usagés, dont l'origine indiffère, prêts à être recyclés, doivent être collectés, triés avant transformation en de nouveaux emballages.
L'analyse du cycle de vie, la réponse au dilemme
Pour le choix de l'une ou l'autre des solutions, le CNE recommande de réaliser une analyse du cycle de vie (ACV) qui inclut plusieurs indicateurs d'impact en particulier celui sur les ressources naturelles et en incluant les émissions de gaz à effet de serre et les impacts sur l'eau.
Le réemploi, des objectifs à atteindre selon le chiffre d'affaires
Les producteurs – toute personne qui, à titre professionnel, emballe ou fait emballer ses produits en vue de leur mise sur le marché, tout importateur dont les produits sont commercialisés dans des emballages ou, si le producteur ou l'importateur ne peuvent être identifiés, la personne responsable de la première mise sur le marché de ces produits – dont le chiffre d'affaires est supérieur à 50 millions d'euros devront mettre sur le marché 5 % de leurs produits dans des emballages réemployés en 2023.
Pour ceux réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 20 millions d'euros, les 5 % seront à atteindre en 2026.
Les producteurs dont le chiffre d'affaires se situe entre les deux paliers se voient donner jusqu'à 2025 comme délai.
Pour tous, le réemploi devra être de 10 % en 2027.