Sappi, l'un des acteurs majeurs de l'industrie papetière, suit la tendance de ses concurrents en réduisant son engagement dans le segment des papiers graphiques pour se focaliser sur d'autres secteurs. Le groupe basé en Afrique du Sud annonce la fermeture de la papeterie belge Sappi Lanaken, qui emploie actuellement 644 personnes, et la fin du processus de consultation de l'usine allemande Stockstadt, qui compte 550 salariés. Avec l'arrêt de ces deux sites de production, la capacité en Europe se réduit d'envirion 750 000 tonnes de papier couché et non couché.
Sappi indique également avoir signé la vente du site allemand. La transaction, dont aucune précision sur l'acquéreur n'est divulguée, devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2024. La papeterie située à Lanaken devait initialement être cédée, comme deux autres usines du papetier, au groupe Aurelius, mais l'opération avait été annulée en avril dernier.
Selon Marco Eikelenboom, PDG de Sappi Europe, la division européenne du groupe papetier de 12 000 employés est "confrontée à une surcapacité de papier graphique", qui nécessite "de longues périodes d'arrêt commercial coûteux". "Alors que le récent surstockage des clients diminue, il est devenu très clair que la demande ne reviendra pas aux niveaux antérieurs. Combinées à la pression sur les coûts des intrants, nous ne pensons pas que cette situation, provoquée par des facteurs indépendants de notre volonté, s'améliorera dans un avenir prévisible."
Bien que Sappi n'ait pas l'intention de se désengager complètement du marché du papier graphique, le groupe se concentrera désormais fortement sur le segment de l'emballage et des papiers spéciaux. Plus précisément, l'entreprise se tournera vers les emballages souples, les papiers fonctionnels, les adhésifs (y compris la glassine), les étiquettes et la sublimation thermique.