Trois inondations en une seule semaine ! "C'est du jamais vu…" souffle Marc Leroy, le directeur de la Société d'impression du Boulonnais (SIB), située à Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais.
"Lors de la première inondation vendredi, l'eau est montée d'une dizaine de centimètres. Nous avons tout nettoyé. Lundi, nouvelle inondation : cette fois les rotatives étaient dans 70 cm d'eau. Et les experts des assurances ont dû repartir en urgence" soupire l'imprimeur à la tête de l'entreprise de 150 salariés. Cette nuit, une troisième montée des eaux est attendue à partir de 21 heures.
Les salariés et le dirigeant s'activent à protéger l'outil de production. Sur les 18 000 m2 du site, ils concentrent leurs efforts sur le bâtiment abritant la rotative 16 M600 C de Goss, la plus surélevée. Pour les quatre autres presses bobines, dont une rotative KBA de 72 pages, ils ne peuvent plus rien.
Devant les portes, ils construisent des barrages de sacs de sables et de tout autre élément pour empêcher l'eau et la boue d'entrer cette nuit.
En combinaison de pêche, la vingtaine de personnes passera la nuit à maintenir ces barrages, avec, comme lieu de repli (et de répit), les bureaux à l'étage.
"Difficile de prévoir l'intensité de cette crue : entre le fleuve, la marée, le vent, la pluie et le sol déjà gorgé d'eau, nous ne savons pas exactement ce qui nous attend à partir de 21 heures. Nous sommes en tout cas en alerte rouge et nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens du bord."
Pour donner une idée de l'ampleur des inondations, lundi, le boulevard à côté de l'imprimerie s'est transformé en lac et seuls les bateaux des pompiers pouvaient accéder au site.
"Nous sommes motivés pour redémarrer au plus vite, mais il faut que l'eau cesse… C'est insupportable d'être inondé en permanence."
L'entreprise a reçu plusieurs messages de soutien de la part de confrères belge et français ainsi de l'Uniic. "Et l'équipe est très soudée. Cela nous aide beaucoup."
