Le papier fabriqué à base de fibres de cellulose est né il y a environ deux mille ans en Chine. Arrivé en Europe au XIVe siècle, ce support va par la suite être popularisé grâce à l'arrivée des premières presses à imprimer. Les moulins à papier se multiplient tout comme les formats des feuilles fabriquées et par conséquent le format des livres. Jusqu'à la fin du XVIe siècle, chaque papetier employait un filigrane distinctif pour identifier un ou plusieurs formats de papier. Cette marque pouvait être des armoiries, une figure, les armes d'un personnage, le nom du moulin, le nom de la région, une date, etc. Charles-Moïse Briquet dans son Dictionnaire historique des filigranes publié en 1903 a dressé une liste de près de soixante de ces filigranes existant en 1741.
Une formule magique, puis une norme pour mettre un peu d'ordre
En 1789, Georg Christoph Lichtenberg, un professeur de physique allemand cherchant à déterminer le format idéal de papier, trouva une formule magique : le rapport entre la longueur et la largeur du papier devait être de 1,414 (ou √2) !
En 1798, une réglementation sur la taxation du papier voit le jour et une liste est officiellement publiée où apparaissent les formats 420 x 594 mm et 297 x 420 mm, nommés respectivement grand registre et moyen papier.
Ce n'est qu'en 1922 qu'apparaît une norme mettant un peu d'ordre dans les formats de papier : la DIN 476 de l'Institut allemand de normalisation. Le format 118,9 x 84,1 cm, d'une surface de 1 m2 et d'un ratio de 1,414, devient le mètre étalon au royaume du papier. Une norme acceptée plus tardivement en France, en 1967, et qui devient internationale sous le nom d'ISO 216 en 1975 (exception faite des États-Unis, du Canada et du Mexique).
L'A10 pour les tickets de caisse
Chaque format de feuille s'obtenant par pliage en deux du sens de la longueur du format précédent et la référence étant le A0, cette feuille de 118,9 x 84,1 cm, les formats suivants se déclinèrent sous les appellations A1 (A0 plié une fois), A2 (plié deux fois), A3 (plié trois fois) et ainsi de suite jusqu'au A10 pour les tickets de caisse !
Une autre nomenclature est concernée par l'ISO 216, le format B, une alternative entre deux dimensions de feuilles A. Par exemple, une feuille B4 sera plus grande qu'une A4 mais plus petite qu'une A3.
Des papiers qui échappent à la norme ISO
Il existe encore des papiers aux noms anciens un peu plus imagés que A0 ou B3. Le raisin, le demi-raisin de dimensions 50 x 65 cm et 32,5 x 50 cm sont utilisés dans les beaux-arts, le jésus (56 x 76 cm) pour l'impression d'atlas, le grand aigle et ses 75 x 106 cm pour le cadastre, le cavalier (46 x 62 cm) pour les couvertures de livres, le grand monde (80 x 120 cm) pour les gros emballages carton et la liste n'est pas exhaustive.
Une liste générale de formats de feuilles, qui, en fin de compte, semble aussi longue que celle de Charles-Moïse Briquet !