Créée vers 1910, l'imprimerie lithographique Geistel, du nom de son fondateur Joseph Geistel, s'est endormie pendant plus de 70 ans, après sa fermeture dans les années cinquante. Nichée à l'arrière du 48 rue du Gazon, dans la banlieue Cronenbourg à l'ouest de Strasbourg, la petite imprimerie de quartier, spécialisée dans les étiquettes vient d'être réveillée par un groupe de bénévoles bien décidés à faire revivre l'imprimerie et l'art de la lithographie.
À la tête de ces passionnés se trouve Alain Hurstel, lithographe strasbourgeois, ancien président de l'Espace européen Gutenberg et surtout président du Fonds de dotation Arts et Graphie Geistel (Fonds Geistel), fonds ayant reçu en héritage au décès d'Eugénie Geistel, sa fondatrice, les deux bâtiments sis au 48 de la rue Gazon.
Un patrimoine lithographique resté dans son jus
Pénétrer dans l'atelier de l'imprimerie Geistel, c'est faire un bond en arrière. Rien n'a bougé, tout est resté dans son jus. L'ancienne propriétaire, Eugénie Geistel, qui habitait un appartement situé au-dessus de l'imprimerie, avait tenu à préserver ce lieu et à le garder secret, indique Alain Hurstel dans les Dernières Nouvelles d'Alsace.
Un patrimoine lithographique y est rassemblé, dont deux grandes presses Faber & Schleicher et une presse Gazella construites à Offenbach, deux presses à bras, l'atelier de grainage, le bureau du dessinateur, deux massicots et surtout 1596 pierres matrices et 180 grandes pierres d'impression.
Un projet à suivre
Pour sauvegarder ce patrimoine, un projet a été monté par le Fonds Geistel. Baptisé Litho Geistel 48, il a pour but de réhabiliter, restaurer et faire découvrir l'imprimerie au public en la transformant en imprimerie-musée et centre d'initiation et création lithographique.
Les bénévoles ont déjà investi les lieux pour nettoyer, répertorier les pierres calcaires, remettre en route une des presses, presses heureusement bâchées à la fermeture de l'imprimerie.
De très gros travaux de rénovation, d'isolation, de mise aux normes, de création d'un espace d'accueil, de sanitaires, etc. sont à réaliser avant toute ouverture au public.
Un appel au mécénat va être lancé et une cagnotte en ligne a été ouverte sur helloasso. "Rien que pour la mise de départ, on envisage 200 000 euros. L'objectif total sera finalisé par un architecte qui va chiffrer le coût de la démolition-construction d'un espace d'accueil" indique Alain Hurstel dans Rue89Strasbourg. Une partie des biens d'Eugénie Geistel seront également vendus lors d'un vide-maison organisé le 25 mai prochain. Une demande d'inscription aux Monuments historiques a été déposée afin de protéger ce patrimoine.
Projet à suivre…