Ces derniers mois ont été un peu mouvementés pour le groupe Santerre, groupe d'imprimeries offset, numérique et grand format de l'Ouest de la France, avec comme conséquence la mise en redressement judiciaire de presque toutes les imprimeries du groupe et de la holding entre février et avril. Thierry Santerre, dirigeant du groupe, nous explique pourquoi.
Début 2023, une restructuration nécessitant un investissement du groupe est engagée au niveau du pôle imprimerie pour pallier la situation difficile de deux de ses sites, celui de Berd'huis dans l'Orne (l'imprimerie Peau) et celui de Chartres en Eure-et-Loir (l'imprimerie Chauveau), l'imprimerie Peau ayant vu ses coûts d'énergie multipliés par quatre et l'imprimerie Chauveau enregistrant une baisse d'activité inquiétante.
Malheureusement, arrivé presque au terme de cette réorganisation, il y a quelques mois, le groupe Santerre perd l'assurance-crédit qu'il avait mise en place pour les entités en difficulté. Conséquence immédiate pour les autres imprimeries du groupe qui, elles, se portent fort bien, la perte également de leur assurance-crédit !
Le redressement judiciaire, le choix qui s'impose
Pour Thierry Santerre, la seule décision à prendre est d'engager une procédure collective, celle du redressement judiciaire, pour pouvoir continuer la réorganisation de l'activité imprimerie du groupe et la sauvegarder.
SDPS Poinçon, spécialisé dans le grand format et la PLV, ainsi que le pôle créatif et de conseil (La Mouette Communication, Studio Mozaïque, Printeam) ne sont pas concernés par cette procédure.
L'imprimerie Peau, dont une des activités était l'impression de cartes à jouer, de jeux de plateau et de puzzle est fermée, dès le mois d'avril et son activité dispatchée entre l'imprimerie Chauveau pour les jeux et SDPS pour les puzzles.
Une procédure qui va permettre de faire des choix stratégiques
Le redressement judiciaire pour le dirigeant du groupe est "une période d'observation qui va permettre de faire des choix stratégiques et de rationaliser la partie labeur, partie la moins rentable sur le marché". Pour lui, "le labeur est laborieux et a peu de valeur ajoutée" et surtout, le modèle économique est en train de changer.
Le groupe a enregistré une baisse de chiffre d'affaires et d'effectifs par rapport à 2022, 42 millions d'euros et 230 personnes contre 46 millions d'euros et 300 personnes. Mais Thierry Santerre reste confiant dans l'avenir : "Les clients sont avec nous et ont choisi d'apporter plus de business."
La procédure touchant le groupe Santerre pouvant aller presque jusqu'à fin 2025 (période de six mois renouvelables trois fois), Thierry Santerre compte bien reconstituer sa trésorerie, achever son plan de restructuration et donner encore plus de sens à la signature du groupe Santerre :" L'imprimeur de tous les défis". Un challenge à suivre…
