Tamedia ferme deux imprimeries et supprime 290 postes : vives critiques en Suisse romande

Tamedia annonce la suppression de 290 postes, touchant principalement ses imprimeries de Bussigny et Zurich. Cette restructuration, orientée vers une croissance digitale, a déclenché de vives réactions des syndicats, des rédactions, et des autorités politiques.

Une réorganisation majeure chez Tamedia

Le groupe Tamedia, filiale de TX Group, a annoncé la fermeture de deux de ses imprimeries, à Bussigny et Zurich, entraînant la suppression de 200 postes dans le secteur de l'impression d'ici 2026. En parallèle, 90 postes seront également supprimés au sein des rédactions du groupe, une restructuration visant à adapter l'entreprise aux défis numériques.

Tamedia, qui conserve uniquement son imprimerie de Berne, justifie cette décision par une surcapacité persistante dans ses installations. La réorganisation s'inscrit dans une stratégie axée sur le développement de quatre marques numériques majeures : 24 Heures, Tages-Anzeiger, BZ Berner Zeitung, et Basler Zeitung. Cependant, l'avenir des autres titres comme La Tribune de Genève et Le Bund reste incertain, bien qu'ils ne soient pas encore menacés de fermeture.

Réactions syndicales et politiques

Cette annonce a provoqué une vague d'indignation. Les syndicats, notamment Syndicom et Impressum, ont vivement critiqué cette décision, dénonçant une gestion orientée vers la rentabilité au détriment de l'emploi et de la diversité médiatique. Les rédactions romandes de Tamedia se sont également montrées fermement opposées à ce plan, qualifiant la restructuration de "mortifère" et réclamant une révision urgente des mesures prévues.

Les autorités politiques de Vaud et Genève ont exprimé leur inquiétude, évoquant un risque d'appauvrissement significatif de la presse en Suisse romande et demandant une concertation avec la direction de Tamedia.

Plans sociaux en préparation

Tamedia a prévu des plans sociaux pour accompagner les employés touchés, incluant des possibilités de retraite anticipée et des programmes de reconversion. Le coût total de la restructuration est estimé à 29,9 millions de francs suisses. La consultation des rédactions devrait débuter en septembre 2024, avec les premières annonces de licenciements prévues pour octobre.

Plus d'articles sur le thème