L'industrie graphique belge face à la baisse de chiffre d'affaires : enjeux et perspectives

Marc Vandenbroucke (Febelgra)

En 2023, l'industrie graphique belge a enregistré une baisse de chiffre d'affaires de 4,94 %, marquant un retour aux niveaux de 2020. Alors que les coûts augmentent et que l'emploi recule, les investissements en automatisation apparaissent comme une solution pour rester compétitif.

L'industrie graphique belge en recul

L'année 2023 a été marquée par une contraction de 4,94 % du chiffre d'affaires de l'industrie graphique belge, ramenant le secteur à un total de 2,256 milliards d'euros. Ce recul, après une année 2022 en forte croissance, est perçu comme un retour en arrière, ramenant les chiffres à ceux de 2020. Selon Marc Vandenbroucke, directeur général de la Febelgra, cette situation est préoccupante : « Nous avons plus que jamais besoin d'une politique publique qui soutient l'entrepreneuriat ». Les imprimeries de journaux ont toutefois connu une hausse continue de leur chiffre d'affaires, atteignant 40,9 millions d'euros en 2023.

Les causes de la baisse : matières premières et coûts énergétiques

L'une des principales raisons de cette baisse de compétitivité réside dans l'augmentation des coûts des matières premières et de l'énergie. « Nous avons les prix de l'énergie les plus élevés d'Europe pour les entreprises de production industrielles », souligne Vandenbroucke. À cela s'ajoute l'indexation automatique des salaires, un facteur qui pèse lourdement sur les coûts de production. La conséquence directe de cette conjoncture est une réduction de l'emploi dans le secteur, avec une baisse de 5 % du nombre de travailleurs, qui s'élève désormais à 7 691.

Automatisation et robotisation : des investissements nécessaires

Malgré cette situation difficile, l'industrie graphique continue d'investir dans l'automatisation et la robotisation. Les investissements ont augmenté de 12 % en 2023, atteignant 99 millions d'euros. Ces investissements sont perçus comme indispensables pour contrer l'augmentation des coûts et maintenir la compétitivité du secteur. Vandenbroucke insiste sur le fait que « la poursuite de l'automatisation et de la robotisation est plus que jamais la réponse à la hausse des coûts des matières premières et aux indexations salariales ».

Balance commerciale et exportations en baisse

Le recul du chiffre d'affaires s'est également fait sentir sur les exportations, qui ont diminué de 3,77 % en 2023 pour atteindre 709,5 millions d'euros. Les importations ont également souffert, enregistrant une baisse de 7 %, ce qui laisse néanmoins une balance commerciale positive de 21 millions d'euros. Les principales destinations des exportations belges restent les pays voisins, avec une prédominance pour les Pays-Bas, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Les enjeux pour l'avenir : un soutien public nécessaire

Face à ces défis, la Febelgra plaide pour une intervention publique plus soutenue. « Nous espérons que les nouveaux décideurs reconnaîtront la valeur ajoutée de notre secteur », déclare Vandenbroucke. Dans son mémorandum électoral, la fédération met en avant plusieurs priorités, telles que la réintroduction des orientations graphiques dans l'enseignement technique en Flandre, un soutien accru dans le cadre du Pacte vert pour l'Europe, et le maintien du régime actuel de l'opt-out pour les imprimés non adressés.

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