Papeterie Stenpa : redressement judiciaire prolongé de deux mois, l'usine cherche un repreneur

Placée en redressement judiciaire en juillet 2024, la papeterie Stenpa a obtenu un sursis de deux mois pour trouver un repreneur. Entre espoir et incertitude, les 124 salariés de l'usine de Stenay continuent de se battre pour préserver leurs emplois et l'avenir de ce site industriel centenaire.

En moins d'un an, la papeterie Stenpa, rachetée par le fonds d'investissement Accursia Capital, s'est retrouvée dans une situation délicate, culminant avec une mise sous redressement judiciaire en juillet 2024. Située à Stenay, dans la Meuse, cette usine, spécialisée dans la production de papiers couchés techniques, emploie 124 personnes et constitue l'un des derniers sites industriels de la région.

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Un redressement judiciaire sous tension

La décision de placer l'usine en redressement judiciaire fait suite à une incapacité de la direction à honorer les paiements dus. Comme l'explique Matej Kurent, directeur général de Stenpa : « Notre passif exigible a dépassé nos ressources disponibles, ce qui nous a contraints à déclarer la cessation de paiements. »

La décision du tribunal de commerce de Bar-le-Duc a permis de prolonger la période d'observation jusqu'au 8 novembre 2024, offrant ainsi un léger répit. Cette décision est cruciale pour l'avenir de l'entreprise, car elle permet à Stenpa de continuer son activité tout en recherchant activement un repreneur solide.

Des promesses d'investissements non tenues

Pour comprendre la situation actuelle de la papeterie, il est essentiel de revenir à son rachat par Accursia Capital en octobre 2023. À l'époque, le fonds d'investissement avait annoncé des investissements importants pour moderniser l'outil de production et relancer l'activité. Cependant, les promesses n'ont pas été suivies d'effets.

Alain Magisson, secrétaire du CSE et délégué CGT, dénonce une gestion inefficace : « Accursia nous a vendu du rêve. Aucun des investissements annoncés n'a été réalisé, et nous nous retrouvons aujourd'hui sans moyens pour relancer correctement la production. »

Les syndicats, tout comme la direction, pointent également du doigt Ahlstrom, l'ancien propriétaire de l'usine, qui n'aurait pas suffisamment soutenu le site dans la transition. « Ahlstrom a délaissé la papeterie pendant des années, et même après la vente, ils se sont placés en concurrence directe sur certains marchés », déclare un représentant syndical.

Recherche active d'un repreneur

La prolongation de deux mois décidée par le tribunal de commerce est perçue comme une « bouffée d'oxygène » par les salariés et les syndicats. « Nous avons besoin de ce temps supplémentaire pour trouver un repreneur qui puisse proposer un projet industriel solide et viable », souligne Alain Magisson.

Quelques entreprises ont déjà montré un intérêt pour la reprise de Stenpa, mais pour l'instant, aucun repreneur n'a été retenu. La direction, de son côté, reste optimiste et affirme travailler de concert avec l'administrateur judiciaire pour identifier une solution.

Un avenir incertain, mais encore possible

L'avenir de Stenpa reste suspendu aux décisions du tribunal de commerce et à la capacité de l'usine à attirer un repreneur fiable d'ici novembre 2024. Toutefois, la direction et les salariés se disent déterminés à se battre jusqu'au bout pour préserver cette usine quasi centenaire, emblème du savoir-faire papetier de la région.

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